Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, s’est exprimé de manière inédite — et inquiétante — sur le changement climatique. Son message : si nous ne changeons pas radicalement d’orientation d’ici 2020, nous risquons des conséquences désastreuses et irrévocables pour l’environnement… et notre survie. C’est un avertissement inédit qu’a lancé ce lundi 10 septembre Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. « Si nous ne changeons pas d’orientation d’ici 2020, nous risquons […] des conséquences désastreuses pour les humains et les systèmes naturels qui nous soutiennent », a-t-il déclaré trois jours avant le début d’un sommet mondial pour l’action climatique qui doit réunir à San Francisco des milliers d’élus, de maires, de responsables d’ONG et d’entreprises.
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Rappelant l’ensemble des menaces qui pesaient sur notre environnement, la biodiversité ou encore l’accès à l’eau, il a répété à plusieurs reprises que le monde faisait « face à une menace existentielle directe » et au « plus grand défi » de l’époque. « Le changement climatique va plus vite que nous », a-t-il prévenu. « Nous avons les outils pour rendre nos actions efficaces mais nous manquons — même après l’accord de Paris — de leadership et d’ambition pour faire ce que nous devons faire ».
2020, l’échéance imposée aux signataires de l’accord de Paris de 2015
Concrètement, « nous devons arrêter la déforestation, restaurer les forêts détériorées et changer notre manière de cultiver ». Il faut aussi revoir « la manière de chauffer, de refroidir et d’éclairer nos bâtiments pour gaspiller moins d’énergie ». Antonio Guterres a rappelé qu’il organisera à l’ONU un sommet mondial sur le climat en septembre 2019, soit un an avant l’échéance imposée aux signataires de l’accord de Paris de 2015 pour s’acquitter de leurs engagements. Selon lui, « il est impératif que la société civile — jeunes, groupes de femmes, secteur privé, communautés religieuses, scientifiques et mouvements écologiques dans le monde — demande des comptes aux dirigeants ».
Très sensible à cette question, le pape François avait appelé début juin à « un examen de conscience sérieux concernant la protection de la planète confiée à nos soins ». « Il est probable que nous laissions aux générations futures une maison commune en ruines », avait-il prévenu. Le souverain pontife a également demandé aux chrétiens « de reconnaître les racines spirituelles de la crise écologique » et d’aider à donner une réponse « univoque ».