Des "fées", des "sauveuses", des "anges gardiens"… les éloges ne tarissent pas sur ces nounous de la nuit qui veillent sur les nourrissons pendant que père et mère récupèrent. À entendre les heureux parents, les bénéfices sont enthousiasmants : nuit réparatrice, conseils prodigués par une professionnelle, décharge des biberons nocturnes, récupération rapide de sa forme physique, soutien psychologique…
Avec l’éloignement géographique et les activités professionnelles des grands-parents, autrefois plus susceptibles d’apporter leur aide lorsque la mère sortait de la maternité, et avec l’exigence de retrouver rapidement sa forme physique pour reprendre le travail, les nurseries de nuit, d’abord crées aux États-Unis et dans les pays scandinaves, sont un concept relativement nouveau en France. Les principales agences de mise en relation, telles que Ma Bonne Fée, Nounou Décalée, ou encore Bonne Nuit Maman sont récentes. Cependant, certains pédiatres mettent en garde contre le côté "déshumanisant" de ces nurseries de nuit.
Les écueils de la nurserie nocturne
Brigitte Virey, membre du Syndicat national des pédiatres français, craint à terme une perte de repères pour l'enfant. "S'il pleure, c'est qu'il y a une demande. Or, quand les parents délèguent leur responsabilité, ils nient la signification des pleurs de l'enfant. Cela peut être considéré comme un abandon si c'est répété. Cette démarche doit rester ponctuelle."
Outre le caractère ponctuel qu’il est important de souligner, rappelons qu’il est normal qu’un enfant de deux ou trois mois ne fassent pas encore ses nuits. Les forums et réseaux sociaux traduisent le fait que beaucoup de mères s’impatientent voire s’indignent que leur nouveau-né les réveille une à deux fois par nuit. C’est normal ! Parents nous sommes et parents nous resterons, même quand les nuits sont hachées et difficiles. Il serait quelque peu égoïste de vouloir "profiter" de son bébé quand tout va bien et le reléguer à une tierce personne lorsqu’il demande simplement de l’amour et de la patience. Un enfant n’est pas uniquement un objet de "profit".