Notre vie serait plus heureuse, plus efficace, et aurait plus de sens si on avait une raison de vivre.Si cela fait des mois que vous ne trouvez aucun sens à votre travail ; si vous avez atteint le sommet de votre carrière ; si l’idée de sortir avec vos collègues ou de passer du temps avec eux vous rebute ; si le simple fait de penser à la prochaine réunion vous pèse… Quelque chose en vous a commencé à mourir.
Il ne faut pas attendre un jour de plus dans cette situation, car le temps seul ne résout pas les problèmes. On doit agir pour changer le cours de notre vie. En trouvant un sens à notre vie et en définissant un objectif, on commence à voir les choses sous un autre angle.
C’est ce que conseille Mario Sergio Cortella, docteur en sciences de l’éducation et professeur à l’Université pontificale catholique de São Paulo. Fort de sa longue carrière professionnelle, il estime essentiel de savoir pourquoi nous faisons ce que nous faisons. Suivant les pas d’Aristote, Mario Cortella suggère que cette connaissance de soi nous aide à comprendre notre quotidien et notre vie entière. Cela nous sert de point de départ et nous donne la capacité de mener à bien nos tâches, et même de nous sacrifier, le cas échéant, pour atteindre les objectifs que l’on a clairement définis.
Lire aussi :
Management : six conseils pour rester motivé au bureau cet été
Le premier grand message qu’offre Mario Cortella est qu’il est nécessaire de savoir comment donner un sens à sa vie, avec un objectif concret. Par exemple, pourquoi je me lève le matin ? Qui ou quoi me motive à me lever, à sortir, à chercher un emploi si je suis au chômage, même si certaines portes se sont fermées.
Bien que l’auteur se concentre sur la sphère professionnelle, ses conseils peuvent également s’appliquer à d’autres domaines de la vie. Il nous rappelle que « purpose » en anglais (« objectif » en français) vient des racines latines « pro » et « ponere », qui signifient « mettre » ou « placer » quelque chose « devant » soi.
L’auteur s’est rendu compte que beaucoup de personnes ne se satisfont plus d’un simple salaire. « Il y a une quête pour être reconnu et valorisé pour ce que l’on fait. On ne veut pas que nos efforts soient inutiles ou gâchés. Et si on a de bonnes intentions, on ne veut pas qu’elles soient mal interprétées. » Les gens disent souvent : « J’ai besoin de connaître le but et le sens de ce que je fais », souligne Mario Cortella, qui insiste sur le fait que la grande majorité des personnes ne sont plus disposées à vivre comme si elles ne voyaient pas les choses qui nuisent à la société, ou à travailler simplement comme des « imbéciles à peine utiles ».
Lire aussi :
Les émotions, un moteur de performance ?
Les bienfaits d’une routine
Le professeur brésilien lutte contre les convictions communes, comme la croyance selon laquelle les tâches routinières sont toujours pénibles. « En établissant une routine, on organise un ensemble de procédures uniformes avec une certaine méthode. » Plutôt que de se concentrer sur les aspects négatifs de la répétition, l’auteur souligne les bienfaits de celle-ci sur nos vies : « La répétition prévisible est ce qui rend la routine efficace et augmente l’efficacité en général. Un orchestre symphonique jouera mieux si les musiciens lisent attentivement leurs partitions. »
Le travail de routine est un travail organisé et structuré. D’un côté, il est dangereux de ne pas prêter attention à ses bienfaits, mais de l’autre, il est tout aussi dangereux de faire les choses comme un automate. Quand la routine est source de motivation, elle devient un outil précieux pour trouver davantage de motivation dans notre vie privée et professionnelle.
Saint Josemaria Escrivá a écrit au point 498 de son livre Sillon : « Tu m’écris depuis ta cuisine, près du fourneau. L’après-midi commence. Il fait froid. À côté de toi, ta petite sœur (elle est la dernière qui a découvert cette folie divine de vivre à fond sa vocation chrétienne) épluche des pommes de terre. Apparemment, penses-tu, son travail est le même qu’avant. Néanmoins il y a une si grande différence ! C’est vrai : avant elle ne faisait qu’éplucher des pommes de terre ; maintenant, elle se sanctifie en épluchant des pommes de terre. »
Lire aussi :
À quoi sert la hiérarchie ?
Trouver la motivation
Comment trouver la motivation au travail et la garder ? Comment aider nos collègues ou nos employés à se sentir motivés ? Mario Cortella affirme qu’il doit y avoir un stimulus, une motivation. Les stimuli externes peuvent être assez différents, d’après le professeur : « Ils peuvent prendre la forme d’une récompense financière, comme une prime, ou provenir de la reconnaissance de la qualité de votre travail en tant que professionnel et de votre contribution à l’ensemble de l’entreprise. »
« Faire le bien nous fait du bien »
Mario Cortella a remarqué que les personnes ayant un but dans leur vie contribuent de manière significative à la société. Il affirme que « faire le bien nous fait du bien, car le lieu où nous choisissons de réaliser notre objectif a un impact positif sur la société, et n’est plus uniquement l’endroit où nous gagnons notre vie ». En effet, faire le bien sur notre lieu de travail « crée une dynamique qui permet de concilier salaire et bonnes actions. »
Lire aussi :
C’est prouvé : donner de son temps et de son argent rend heureux
Le but que nous assignons à chaque moment de notre vie est très important car il peut devenir le tremplin qui nous motive à aller travailler et à vivre pour notre famille, pour nous-même et pour un monde meilleur. Ou, pour reprendre les mots du roi David à Celui qui était la force directrice de sa vie : « Ô Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aurore, mon âme a soif de toi… Je me lève avant l’aube pour implorer ton aide, j’ai foi en ta parole. » (Psaumes 62, 1 et 119, 147)