Après la révélation de centaines de cas de prêtres pédophiles en Pennsylvanie depuis les années 1950, le Saint-Siège a réagi ce jeudi 16 août en réaffirmant que « ceux qui ont souffert sont sa priorité » et que « l’Église veut les écouter pour éradiquer cette horreur tragique qui détruit la vie des innocents ». « Deux mots peuvent exprimer ce que l’on ressent face à ces crimes horribles : la honte et la douleur », a déclaré ce 16 août au soir le Vatican après la publication d’une enquête des services du procureur de Pennsylvanie, aux États-Unis, révélant des abus sexuels perpétrés par plus de 300 « prêtres prédateurs » depuis les années 1950 et dont ont été victimes au moins 1.000 enfants.
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« Les abus décrits dans le rapport sont pénalement et moralement répréhensibles » et ont « volé aux victimes leur dignité et leur foi », souligne le Saint-Siège. Mais « les victimes doivent savoir que le pape est de leur côté », que « ceux qui ont souffert sont sa priorité » et que « l’Église veut les écouter pour éradiquer cette horreur tragique qui détruit la vie des innocents ».
“Une vigilance à tous les niveaux de l’Église”
Le Vatican a également rappelé qu’il « encourage de constantes réformes et une vigilance à tous les niveaux de l’Église pour garantir la protection des mineurs et des adultes vulnérables” et “souligne aussi la nécessité d’obéir à la législation civile, y compris à l’obligation de dénoncer les cas d’abus sur des mineurs ». Il relève toutefois que la majeure partie des cas évoqués sont antérieurs au début des années 2000, moment où une suite de scandales a poussé l’Église américaine à mener « des réformes drastiques ».
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Réagissant à la renonciation collective des 34 évêques chiliens mi-mai, Christophe Dickès, journaliste et historien, rappelait que sur cette question-là, « François se place malgré tout dans les pas de Benoît XVI. C’est dans cet esprit qu’il a créé une Commission pour la protection des mineurs peu après son élection ». Plus globalement, « le problème de la pédophilie de l’Église ne peut se résoudre qu’à partir du moment où les conférences épiscopales réalisent un travail de transparence, de tolérance zéro et d’accompagnement des victimes. Bref, qu’elles prennent leur responsabilité. Rome ne peut agir seule afin de faire appliquer les nouvelles normes sur les délits les plus graves dans l’Église. En 2016, ces normes ont été complétées par une lettre apostolique dans laquelle le pape François décide qu’un évêque peut être « révoqué de ses fonctions s’il a commis, par négligence ou par omission, des actes ayant causé un grave préjudice [physique, moral, spirituel ou financier] à autrui ». Y sont inclus « les abus sur mineurs ou adultes vulnérables ». Désormais, le jugement d’un évêque ne relève plus de la seule compétence de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, mais aussi du pape et d’autres congrégations compétentes, notamment celle en charge du clergé. »