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L’État de la Cité du Vatican, une indépendance loin d’être symbolique (2/5)

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Agence I.Media - publié le 14/08/18
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Successeur de l’apôtre Pierre, le Pape est un chef religieux mais aussi un chef d’État : celui du Vatican. Tout au long de la semaine, Aleteia vous propose d’en découvrir les particularités. Plongez aujourd’hui dans cet État à part entière… avec les droits régaliens que cela implique. Garant de l’indépendance du Saint-Siège, l’État de la Cité du Vatican conserve avec précaution ses prérogatives régaliennes. Justice, citoyenneté, ou encore maintien de l’ordre sont donc assurés par des entités relevant directement du pouvoir du successeur de Pierre, chef absolu de ce territoire de 44 hectares.

L’article 3 des accords du Latran (1929) stipule que l’État du Vatican est créé “pour des fins spéciales” — c’est-à-dire spirituelles. Pour autant, la vie quotidienne y est régie comme dans n’importe quel pays. Ainsi, toutes les décisions administratives, les règlements, mais aussi les lois, sont publiés en italien dans le bulletin officiel Acta Apostolicae Sedis.


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En tant que territoire indépendant, le Vatican dispose de forces armées pour assurer sa défense : la Garde suisse pontificale et la Gendarmerie vaticane. Les premiers protègent le pape et assurent la surveillance du Palais apostolique. La gendarmerie du Vatican fait quant à elle office de police administrative, judiciaire et douanière tout en assurant le maintien de l’ordre. Seule la protection de la place Saint-Pierre se déroule en coopération avec les carabiniers italiens. 

Pour les décisions de justice, le Vatican se fonde sur le droit canon et les lois édictées par le pape, mais aussi sur la loi italienne. Le petit État peut toutefois demander à l’Italie de juger — et d’emprisonner — les suspects de crimes commis sur son territoire. Ce fut notamment le cas de Mehmet Ali Agça, auteur d’une tentative d’assassinat sur Jean Paul II en 1981.

Un pays sans “droit du sang”

Au sein du Vatican, point de droit du sang ni du sol. Seule la citoyenneté existe — et non la nationalité. Cette citoyenneté particulière est conditionnée par l’exercice de certaines fonctions au sein de l’État ou du Saint-Siège. Ainsi, si 800 personnes habitent le Vatican, seules 450 en ont le passeport — notamment les chefs de dicastère, les diplomates et les gardes suisses. Temporaire, cette citoyenneté vient donc s’ajouter à la nationalité d’origine.

Le 1er janvier 2002, l’État de la Cité du Vatican est autorisé à émettre des euros. Ils sont toutefois frappés par la Monnaie italienne, la Cité n’étant pas membre de l’Union européenne. La monnaie commune remplace la lire vaticane, utilisée jusqu’alors. Dans un premier temps, les euros du Vatican arboraient le visage du Souverain pontife régnant. Cependant, depuis 2017 le pape François a demandé de ne plus être représenté lui-même, mais d’y apposer son blason.

L’État du Vatican ne perçoit aucun impôt direct ni indirect. Ce qui permet à ses deux magasins — une boutique située dans la gare et le supermarché l’Annona ­— d’offrir des produits à des prix détaxés. L’accès n’est néanmoins pas permis aux pèlerins et touristes, mais seulement aux employés du Vatican et au personnel diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège.

Des transports indépendants

Afin de garantir l’indépendance de leur territoire, les papes ont voulu disposer de leurs propres moyens de transport. Une gare, financée par l’Italie, est ainsi inaugurée en 1933. Elle a toutefois été très peu utilisée par les pontifes, seulement pour des occasions très particulières comme les rencontres d’Assise.

Même Jean Paul II, qui a pourtant parcouru des milliers de kilomètres en avion, ne l’a employée que deux fois. Les voies ferrées n’étant pas électrifiées, les trains — prêtés par l’Italie — sont conduits par une locomotive diesel. Cette gare est désormais utilisée tous les samedis matins par les Musées du Vatican pour permettre à des visiteurs de rejoindre la villa de Castel Gandolfo.


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Le Vatican possède également un héliport, construit en 1976. À l’origine prévu pour un usage personnel et exclusif du pape, il soutient, depuis 2015, l’hôpital pontifical du Bambino Gesù. Paul VI avait souhaité sa création pour se rendre dans sa résidence d’été à Castel Gandolfo, sans créer d’embouteillages pour les Romains. Encore une fois, le pontife ne possède pas l’appareil, qui lui est prêté par l’Armée de l’air italienne.

En guise de constitution, le fonctionnement de l’administration vaticane obéit à la Loi fondamentale du 26 novembre 2000. Deux entités sont chargées de veiller à son application : le Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican et la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican. Le cardinal Giuseppe Bertello, à la tête de ces deux organismes depuis 2011, veille à la bonne marche du plus petit État du monde.

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