Alors que le mois d’août pointe le bout de son nez, Aleteia vous propose une sélection de huit livres variés à emporter dans votre sac de plage. Bonne lecture !
Le parfum aoûtien se répand dans les chaumières en ce crépuscule juillettiste. À l’heure des chassés-croisés de milieu d’été, Aleteia vous propose une sélection de livres à lire en voiture pour ceux qui ont le cœur bien accroché, sur la plage pour ceux qui ont une crème solaire de qualité, ou en montagne pour les as de la grimpette. Romans, tranches de vie, méditations… Peut-être trouverez-vous ici de quoi vous rassasier.
Le secret d’Emma M.
Romantique sans être mièvre, philosophique sans être pédant, relaxant sans être bête, voici un bon et sain roman d’été. Le lecteur se laissera facilement émouvoir par la personnalité d’Emma, jeune femme solitaire et apparemment ordinaire, qui porte sur le monde un regard positif et émerveillé. Il fluctuera au gré des mouvements de son cœur et des rebondissements liés à son histoire personnelle, ainsi que des nombreuses citations de Chesterton. C’est toute une vision du monde, détachée de la logique individualiste et matérialiste habituelle, de Dieu et des relations humaines qui nous est proposée dans un style agréable à lire.
Extrait : “L’amour, Judith, la fidélité, c’est une lutte ; le mariage, c’est exaltant, c’est pénible, c’est attirant, c’est contraignant, c’est paisible, c’est houleux, c’est gratifiant, c’est insupportable, c’est naturel, c’est impossible… c’est tout cela à la fois, et c’est ce qui fait de lui le suprême pari.”
Le Secret D’Emma M., Anne Kurian, Éditions Quasar, juin 2018, 17 euros.
À toi qui as changé ma vie
Jeunes mariés, Inès et Étienne Vermersch choisissent de vivre un voyage de noces peu commun. Durant un an, s’abandonnant à la Providence, ils marchent sur les pas de mère Teresa. Une formidable aventure humaine qui les a conduits du Maroc à l’Albanie en passant par le Pérou, le Cambodge, ou encore l’Inde. De centre en centre, ils sont allés à la rencontre des plus fragiles dans les foyers des Missionnaires de la Charité, la congrégation religieuse fondée par la “sainte de Calcutta”. À la fin de leur épopée humaine, ils ont commencé à relater leur Aven’tour à travers des lettres adressées aux personnes rencontrées au cours de leurs pérégrinations. Un témoignage facile à lire qui se savoure comme un petit bonbon d’été.
Extrait : “Le plus grand des progrès fut celui-ci : comprendre que l’on peut créer de belles amitiés et transmettre de la joie sans parler la langue. Ne pas parler quechua […] aurait pu créer une barrière entre les hommes de la maison et moi ; mais à mon grand étonnement, je me suis très vite aperçu que non. […] Je devais redoubler d’imagination pour me faire comprendre mais les fous-rire étaient toujours au rendez-vous”.
À toi qui as changé ma vie, Inès et Étienne Vermersch, Éditions Artège, mai 2018, 17,50 euros.
De la rue au monastère
Dans cet ouvrage, qui se présente comme un journal de bord, Alexandre Duyck narre la rencontre improbable de femmes en situation de prostitution dans les rues de Paris avec des moines bénédictins à l’abbaye d’En Calcat. L’auteur, également journaliste, a pu se joindre à la singulière équipée. Il raconte les interactions entre les religieux et ces femmes aux parcours douloureux et s’attarde sur l’itinéraire personnel de plusieurs d’entre eux, Marie-Paule, Rosemary, frère Daniel… Ce livre dépeint la réalité de la prostitution aujourd’hui, mais d’abord, il témoigne d’une rencontre entre des hommes et des femmes qui se reconnaissent comme frères et sœurs.
Extrait : “Je suis quand même ici l’un des deux témoins privilégiés de ce qui se passe entre des moines et des filles. Ça me stupéfie, ça me fait rire et pleurer. Deux mondes qui fonctionnent avec des codes tellement différents, tellement éloignés et qui se percutent. Penelope a été la première transgenre à débouler à En Calcat. Elle est équatorienne, blonde platine, elle se déplace en s’appuyant sur deux béquilles, elle est obèse et son porte-clés, c’est un cercueil.”
De la rue au monastère : journal d’une rencontre inimaginable, Alexandre Duyck, Éditions Bayard, avril 2018, 17,90 euros.
Les voies du silence
Le bruit de la vie vous étouffe ? Vous avez soif du silence qui régénère et vous cherchez la vraie tranquillité ? Vous souhaitez retrouver le silence intérieur pour vous réconcilier avec vous-même et vous mettre à l’écoute de Dieu ? Le frère Rémi Chéno, dominicain et docteur en théologie, invite le lecteur à rejoindre un lieu enfoui en lui-même pour enfin écouter le silence. Il l’embarque dans une aventure spirituelle qui ouvre les voies de la joie et la liberté. Un guide décapant pour celles et ceux qui ne se sentent pas très spirituels ou se croient indignes et incapables mais brûlent pourtant du désir de faire silence pour rencontrer Dieu.
Extrait : “Le silence est l’expérience d’une présence. Et je crois que c’est l’expérience de la présence de Dieu. Ce silence est la voix même de Dieu. Du moment où on réalise que ce silence est la voix même de Dieu, alors on peut goûter ce silence, aimer ce silence, savourer ce silence. Dieu n’a pas besoin de mots pour me parler, parce que, pour ce qu’il veut me dire, les mots ne suffisent pas. Dieu est le Dieu poète qui fait éclater les mots en un silence bien plus savoureux que tous les mots des hommes.”
Les voies du silence, Rémi Chéno, Éditions du Cerf, avril 2018, 10 euros.
La tresse
Profitons de sa parution en livre de poche pour glisser ce roman dans nos valises cet été. Dans une construction originale, rythmée et bien ficelée, cette œuvre entremêle les histoires de trois femmes différentes, qui, sans se croiser, vont réaliser ensemble un geste d’une incroyable humanité. Trois destinées de femmes inspirantes, ayant une même soif de liberté et qui décident de se battre pour la conserver. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
Extrait : “Le pire, Giulia ne peut l’envisager. Un père ça ne meurt pas, un père c’est éternel, c’est un roc, un pilier, surtout le sien. Pietro Lanfredi est une force de la nature, il nous fera un centenaire, a l’habitude de dire son ami le docteur Signore, en buvant avec lui un verre de grappa. Lui, Pietro, le bon vivant, le jouisseur, le papa, l’amateur de bons vins, le patriarche, le patron, le colérique, le passionné, lui, son père, son père adoré, ne peut pas s’en aller. Pas maintenant. Pas comme ça.”
La tresse, Laetitia Colombani, Éditions Grasset, Le Livre de Poche, mai 2018, 7,20 euros.
Pèlerin à Tibhirine
Ce livre se présente, selon l’auteur, comme des “éclats” de pèlerinage sous forme de bloc-notes. Michael Londasle s’est rendu à Tibhirine en avril 2018. Là-bas, il a pu se recueillir sur les tombes des frères martyrs. L’acteur a rassemblé ses notes pour permettre au lecteur de s’associer à sa pérégrination sur les pas de frère Luc et de ses compagnons. Réflexions, réminiscences, extraits de textes de frère Luc, témoignages de personnalités… Ce petit carnet de voyage plein de sensibilité aux allures fourre-tout tendrement poétiques nous invite à méditer à la suite de ceux qui ont choisi de donner leur vie.
Extrait : “Aujourd’hui, au terme de cette journée magnifiquement remplie et de ces trois jours fertiles en émotions, je fais volontiers mienne cette prière d’abandon et d’union au Christ. Luc et ses compagnons nous illuminent sur le chemin qui mène au Christ. Ce chemin de terre, je le sens crisser sous mes chaussures quand je suis allé en pèlerin à Tibhirine. Il va maintenant se poursuivre autrement.”
Pèlerin à Tibhirine, Michael Londasle, Éditions Salvator, juillet 2018, 14,90 euros.
Ma chance commence par un grand D
Alors que la vie lui souriait, Isabelle, férue de sport et de sensations fortes, est victime d’un grave accident de moto qui révèle une sclérose en plaques. Elle qui avait tout pour être heureuse se retrouve subitement fragile et limitée, à l’image de Job. Mais dans son dénuement, elle fait une découverte fondamentale. Si la maladie lui a presque tout pris, elle lui a pourtant permis de rencontrer un Christ réel et vivant. Sa route semée d’embûches devient alors chemin de vie. Dans ce livre, cette femme, debout bien que blessée, livre avec une grande simplicité son témoignage qui porte un fort message d’espérance.
Extrait : “Je n’ai pas un moment de repos, les soirées s’enchaînent : bowling, billard et ciné à volonté pour terminer en boîte de nuit. […] Dans ces fiestas de mal-être, l’alcool fait son chemin, monte crescendo des pieds à la tête. Ensuite je vais m’asseoir auprès d’une grosse enceinte, mon cœur bat au rythme de la musique et je ne pense plus à rien, enfin je crois. Dans tout ce boucan, je crois que je suis heureuse, mais ce n’est qu’illusion. Mon mal-être est toujours là, encore plus grand ; je cherche, je ne sais quoi, je ne sais qui et je vais je ne sais où.”
Ma chance commence par un grand D, Isabelle Gérez, Éditions Nepsis-pare, 19 euros.
Croisière dans un bénitier
… et autres petits récits à partir de la vie. Le père Raphaël Buyse livre ici au lecteur quelques savoureuses tranches de vie pleines de tendresse. Dans un style vif, s’appuyant sur ses années d’expérience, il donne à voir mille et une petites anecdotes et pensées de la vie quotidienne à travers son regard d’homme et de prêtre. De l’éloge de l’électron libre à la terrine de harengs, il interpelle le lecteur et l’invite à sauter dans la barque avec lui pour entamer une croisière vivante et revigorante.
Extrait : “Quant à vous, quel métier allez-vous privilégier ? Sachez que l’on a besoin de déménageurs d’habitudes et de prêt-à-penser. On a besoin de transporteurs de rêves et d’ajusteurs de la réalité. On a besoin d’accoucheurs d’idées neuves et d’administrateurs de Bien. On a besoin de brasseurs d’étoiles et de médecins de l’âme qui prennent soin des cœurs. On a besoin d’électriciens qui mettent de la lumière et de profs de comptabilité pour apprendre à compter les uns sur les autres.”
Croisière dans un bénitier, Raphaël Buyse, Éditions Bayard, mai 2018, 16,50 euros.