Alors que La République en marche (LREM) s’est exprimée en faveur d’un remboursement total par la Sécurité sociale de la PMA, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a jugé « peu probable » que le gouvernement aille à l’encontre de cette position. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le projet d’extension de la Procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes en France se précise. À l’issue d’un bureau exécutif convoqué ce lundi 23 juillet, la direction de LREM en a précisé certains contours… dont le remboursement total par la Sécurité total de la PMA. Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a jugé « peu probable » que le gouvernement aille à l’encontre de la position LREM. « Nous attendons le rapport du Conseil national consultatif d’éthique et le rapport de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques », a-t-elle expliqué sur RTL tout en soulignant : « C’est très bien que la République en marche donne son opinion ».
Distinguer la demande sociétale et la demande médicale
« Je ne pensais pas qu’ils iraient aussi loin », regrette auprès d’Aleteia Bertrand Galichon, médecin hospitalier aux urgences de l’hôpital Lariboisière et président du Centre catholique des médecins français (CCMF). « Il est nécessaire de distinguer ce qui relève de la demande médicale et ce qui relève de la demande sociétale. La demande médicale ce sont des couples hétérosexuels, stériles, pour qui il n’y a pas d’autre solution. La demande sociétale, ce sont des couples d’hommes et de femmes qui sont sociétalement stériles ; il s’agit d’une demande privée ! »
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Le président du CCMF souligne également que le personnel médical qui travaille sur les problèmes de PMA, celui qui s’investit et qui s’occupe des couples hétérosexuels stériles en souffrance pourrait être réticent à la mise en place de cette disposition. Selon lui, « ils accepteront difficilement de travailler pour des couples qui ne sont pas dans ce cadre ». Plus globalement, « sous couvert du principe d’égalité, que l’on confond avec l’équité, du principe d’autonomie et du fait de la législation chez nos voisins européens », il est fort probable que la PMA pour toutes, puis la GPA, deviennent légales en France, estime Bertrand Galichon. Le projet de loi sur les questions de bioéthique doit être présenté au Parlement au premier semestre 2019 dans le cadre de la révision de la loi bioéthique et après un dernier avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en septembre.