Prêtre au sein du diocèse de Bourges, le père Stéphane de Maistre s’est lancé dans une aventure singulière. Jusqu’au 30 juillet, il propose d’arpenter les routes de son diocèse accompagné d’un âne. L’objectif : aller à la rencontre des autres.Durant tout le mois de juillet, le père Stéphane de Maistre, accompagné de quelques pèlerins et de son âne, a choisi de marcher de la Loire à la Creuse. Curé de la paroisse Saint-Étienne-Nérondes, dans le diocèse de Bourges, il arpente les routes de son diocèse afin de “semer des paroles de vie et de fraternité dans les villages”.
Si la forme de ce pèlerinage peut surprendre, c’est pourtant un choix mûrement réfléchi qu’a fait le père Stéphane de Maistre et qu’il reproduit chaque été depuis maintenant trois ans. Son déclic remonte à 2015. Cette année-là, à la lecture des paroles du pape François, il ressent un appel : « L’Église doit être constamment en sortie, une communauté évangélisatrice […] qui sait prendre l’initiative sans crainte, aller à la rencontre, chercher ceux qui sont loin et arriver aux croisées des chemins pour inviter les exclus ». L’écho est tellement fort que le père Stéphane se sent désigné pour aller sur les chemins à la rencontre des plus pauvres, des exclus.
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Des paroles qui résonnent d’autant plus fort en lui qu’il s’agit de l’Année de la miséricorde. Il réalise alors que la miséricorde n’est pas réservée aux chrétiens et qu’elle se trouve aussi dans les périphéries. Le père de Maistre, rappelle que “les chrétiens ne sont pas fait pour rester entre eux”. De ce postulat, il a l’idée de partir sur les routes de campagnes de sa région et décide, comme les gens du voyage dont il est aumônier, d’être en perpétuelle itinérance.
Établir un réseau de contact
Surtout, « ne pas passer par les grands axes, mais uniquement par les petites villes, petits villages », explique-t-il. Avec comme compagnon privilégié : son âne et tous ceux qui désirent marcher pour rencontrer ! Pour Geneviève, fidèle accompagnatrice, l’âne est un élément phare du trajet : « Les gens s’arrêtent, le caressent. Par exemple, nous avons croisé un groupe de jeunes sur le chemin, intrigués par l’âne, ils ont passé la journée avec nous ! ».
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Pour que tous les pèlerins puissent dormir tranquillement, les mairies, associations et paroisses des lieux qu’ils traversent ont été contactées en amont. Une organisation d’autant plus importante qu’elle permet d’établir un réseau de contact et favorise les rencontres avec les locaux.
Le thème du pèlerinage : “Les dons de l’Esprit saint”
Le matin, la petite troupe commence la journée par une prière. Ce voyage en itinérance se voulant le plus ouvert possible, cette dernière n’est pas obligatoire. Cette année, le thème choisi est « les dons de l’Esprit saint ». Vaste sujet que chacun peut méditer en marchant vers la prochaine halte. Courageux, ils tracent la route durant toute la matinée et ne déjeunent qu’une fois arrivés. Cette étape franchie, le repos est nécessaire. Ils prennent du temps pour faire un point sur la matinée et sur les personnes rencontrées en cours de route.
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Plus tard, ceux qui le souhaitent peuvent participer à un temps de rencontre. Le père de Maistre se souvient de ce groupe de chasseurs de truffes. “Ils nous ont expliqué comment monter une truffière”, se rappelle-t-il. Et, pour le plus grand bonheur des marcheurs, une bonne omelette aux truffes les attendait… Nouvelle journée, nouvelle rencontre. « Un jeune en moto nous cassait les oreilles », raconte encore le curé. Celui-ci n’arrêtait pas de tourner autour d’eux en faisant gronder son moteur. Pourtant, malgré cette première impression négative, le prêtre se souvient du jeune homme qui finira pas les rejoindre et déjeuner avec eux. Nul doute que ces rencontres, même rapides, porteront du fruit.