Alors que les violences secouent le Nicaragua depuis trois mois, ce week-end a été marqué par un nouvel épisode sanglant à Managua, dans le sud du pays.Au moins dix personnes ont été tuées et vingt autres blessées au cours d’attaques lancées par les forces gouvernementales, ce dimanche, dans plusieurs localités aux mains des rebelles situées dans le sud du Nicaragua, près de la capitale Managua. Des paramilitaires ont également ouvert le feu sur le véhicule de Mgr Abelardo Mata alors qu’il se dirigeait vers Masaya, une ville rebelle assiégée située à une trentaine de kilomètres au sud de Managua. Il « a été intercepté par des paramilitaires qui ont saccagé sa voiture, ont brisé les vitres et ont voulu la brûler », a affirmé l’assistant de l’évêque, Roberto Petray.
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Le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, a également dénoncé une incursion des forces gouvernementales dans le presbytère de Catarua, et demandé au gouvernement de « respecter » les édifices religieux et de « cesser les attaques contre la population ». Dans la nuit de vendredi à samedi, deux jeunes avaient été tués durant une violente attaque menée par les forces pro-gouvernementales contre une église de Managua, où quelque 200 étudiants s’étaient retranchés. « Nous avons été témoins du manque de volonté politique du gouvernement pour dialoguer sincèrement et rechercher des processus concrets qui nous conduiraient vers une vraie démocratie », ont affirmé samedi les évêques catholiques dans un communiqué.
Près de 300 morts et plus de 2.000 blessés
Alors que les violences entre les forces gouvernementales et les rebelles ont déjà fait au moins 282 morts et plus de 2.000 blessés, l’Église catholique du Nicaragua s’est montrée, à plusieurs reprises, très ferme vis-à-vis du gouvernement actuel. Mgr Mata, très critique envers le gouvernement de Daniel Ortega, est l’un des cinq dignitaires de l’Église qui assurent une médiation entre le gouvernement et l’opposition au Nicaragua. En poste depuis 2007, Daniel Ortega est accusé de confisquer le pouvoir et de brider les libertés individuelles. Il est accusé d’avoir durement réprimé les manifestations et mis en place, avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une « dictature » marquée par la corruption et le népotisme.