Alors que Français et Croates s’affronteront à Moscou ce dimanche 15 juillet à 17h en finale de Coupe du Monde, l’Église, loin de rester en marge, participe aux événements. Des « fanzones » fleurissent un peu partout. Laquelle choisirez-vous ? Dimanche 15 juillet, les Bleus braveront l’équipe de Croatie. Alors que la finale du Mondial approche, les supporters s’organisent. Le cœur battant, ils s’apprêtent à vivre des minutes oppressantes au sein desquelles se mêleront, sans nul doute, effroi, joie et tension, dans une apothéose émotionnelle.
Une occasion saisie au vol par de nombreuses paroisses pour rassembler leurs ouailles et même davantage pour des temps festifs et fraternels. On voit ainsi des fanszones cathos fleurir un peu partout en France. Des lieux où l’on peut se réjouir de la victoire des Bleus (oui oui) sans se transformer irrémissiblement en ivrogne pyromane.
Le père Étienne Givelet, curé de l’Immaculée Conception à Paris propose ainsi ce dimanche d’assister à la diffusion du match : “On peut regarder la Coupe du monde en paroisse. On n’est pas obligé d’être un boit-sans-soif et de sentir la sueur. Ce qu’on souhaite, c’est proposer quelque chose. Chez nous, l’initiative est venue de jeunes qui partent aux JMJ et veulent faire une collecte de fonds. Les précédents matchs ont rassemblé environ 70 personnes à chaque fois, aussi bien des quadras avec enfants que des jeunes de 20-25 ans. Sur la paroisse, nous avons également une antenne de l’association Aux captifs, la libération. Quand une personne de la rue vient regarder le match, ça ne surprend personne”. Les jeunes offrent l’ambiance, les paroissiens leur achètent des crêpes. Gagnant-gagnant.
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Pour le père Paul Wiedemann-Goiran, vicaire à Saint-Louis de Garches (Hauts-de-Seine), “ce genre d’initiative répond à une attente. La paroisse devient un carrefour de nos vies. Il y a là une vraie occasion pastorale”.
Le pouvoir fédérateur du ballon rond
L’église Notre-Dame de l’Arche d’Alliance à Paris a elle aussi ouvert ses portes pour ces réjouissances du ballon rond. Et c’est parfait, puisqu’elle a pignon sur rue grâce à une petite salle paroissiale qui donne sur la chaussée. Un mur blanc de 4 x 2 mètres avec un vidéo-projecteur et le tour est joué. “Nous profitons du fait que le foot rassemble les gens. Des gens du quartier se joignent à nous, notamment des conjoints de paroissiens qui ne sont pas croyants. Cela m’a permis de beaucoup discuter avec les uns et les autres. Une activité simple qui ne coûte rien”, déclare le père Francisco Dolz, vicaire des lieux. À 2 euros la Leffe ou la Heineken, on est certain de ne pas se ruiner et de passer un bon moment. Et les enfants peuvent même faire des pronostics.
Dans le nord, on choisit de mettre les Bleus à l’honneur au cœur des célébrations dominicales. L’abbé Frédéric Lefèvre, curé de la paroisse Saint-Rémi en Weppes (Nord), invite ainsi ses paroissiens à venir à la messe de 11 heures avec drapeaux, maillots… “Toutes les occasions sont bonnes pour annoncer le Christ”, affirme ce pasteur.
Les jeunes cathos d’Isèreanybody, à Grenoble, proposent eux de regarder le match autour d’une bonne bière avant de rendre grâce à la messe de 19h, si le match ne pousse pas au delà des prolongations. Des initiatives similaires auront également lieu à la mission Saint-Luc, à Brest, à Notre-Dame-des-Routes à Toulon ou encore à Saint-Pierre de Montmartre (Paris).
À Fresnay-sur-Sarthe, l’abbé Gaëtan de Bodard explique qu’un concert prévu de longue date a été avancé d’une heure en raison de la rencontre sportive. Après le concert, les jeunes choristes sont invités à regarder la compétition au presbytère. Et si jamais la France gagne, le curé a bien l’intention de participer à la liesse populaire en faisant sonner les cloches de l’église. Entourés de tant d’ardeur et de dévotion, difficile pour les Bleus de ne pas remporter la victoire…
https://twitter.com/abbegaetan/status/1017347053586927616
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