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Cette chapelle a failli devenir la nécropole des Bonaparte

FESCH CHAPEL

France, Corse du Sud, Ajaccio, Borgu district, Fesch palace, imperial chapel

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Caroline Becker - publié le 06/07/18
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Formant l’aile droite du célèbre Palais Fesch d’Ajaccio, la chapelle impériale, édifiée sous le règne de Napoléon III, devait accueillir l’ensemble des sépultures de la famille Bonaparte. On connaît le célèbre tombeau de Napoléon Ier exposé majestueusement sous la coupole des Invalides à Paris. On connaît cependant moins la chapelle impériale d’Ajaccio édifiée selon le vœu du cardinal Fesch, oncle de Napoléon Bonaparte, désireux de rassembler en un même lieu les sépultures de l’ensemble de la famille impériale.

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© Shutterstock
La statue du cardinal Fesch dans la cour du musée.

Le Palais Fesch, construit à partir de 1828 sur ordre du cardinal Fesch, ne sera achevé que bien après la mort de son commanditaire. Selon sa volonté, il souhaitait que l’édifice abrite un Institut des arts et des sciences. L’immense collection qu’il avait acquise durant sa vie explique aujourd’hui la transformation du Palais en musée des Beaux-arts de la ville. Pour compléter son édifice, le cardinal avait souhaité construire une chapelle impériale afin d’y accueillir les tombeaux de sa famille.


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Mais les dernières volontés du prélat ne furent pas tout de suite exécutées. “Sur le produit de la vente de ma Grande Galerie de tableaux, mes héritiers prélèveront la somme de deux cent mille francs destinée à la construction d’une église à Ajaccio où sera établie ma sépulture, celle de ma sœur Letizia et de tous les membres de la famille Bonaparte qui voudront y être ensevelis”, déclarait-il dans son testament.

Édifiée sous le Second Empire

Mais Joseph Bonaparte, comte de Survilliers, son exécuteur testamentaire, refusa de construire la chapelle en raison de l’hostilité que portaient les régimes politiques post-impériaux à sa famille. Il faudra donc attendre vingt ans pour que le projet aboutisse enfin. C’est finalement Napoléon III qui honorera la mémoire du cardinal en lançant le chantier de la chapelle en 1857. En attendant, le prélat fut enterré à Rome en 1839 dans le cimetière de Corneto, près de sa sœur Laetizia.

FESCH CHAPEL

Eveha I CC BY-SA 3.0

L’entrée de la chapelle impériale.

La construction fut confiée aux deux architectes de l’empereur, Jean Caseneuve et Alexis Paccard, et réalisée dans un pur style du Second Empire. En calcaire de Saint-Florent, la chapelle est d’une belle sobriété. En forme de croix latine, elle est surmontée d’une grande coupole. L’intérieur, décoré par le peintre ajaccien Jérôme Maglioli, est recouvert de peintures en grisailles et de motifs en trompe-l’œil. Les vitraux portent le « F » du nom du cardinal et leur décor associe ses attributs ecclésiastiques aux symboles de l’Empire : l’Aigle et la Légion d’honneur.


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Après trois ans de chantier, l’abbé Versini devient le premier chapelain de la chapelle impériale et procéda à la bénédiction en présence de Napoléon III en 1860. Sur le fronton de la chapelle est inscrit en latin : “« À Marie-Laetizia, mère de l’empereur Napoléon Ier et au cardinal Fesch qui de son vivant, institua pour lui-même, pour son excellente sœur et pour les siens, cette sépulture, achevée par Napoléon III ».

Le 10 septembre 1860, les cercueils du cardinal Fesch, de Letizia Bonaparte et du prince Charles-Lucien Bonaparte, sont transportés depuis Rome pour rejoindre leur dernière demeure. Quelques jours après, Napoléon III et l’Impératrice Eugénie, en escale à Ajaccio, viendront se recueillir dans la chapelle de leur famille. Eux-mêmes ne seront jamais enterrés dans cette chapelle. Après son exil en Angleterre en 1871 avec sa femme et son fils, Napoléon III décède deux ans plus tard. L’impératrice Eugénie décide alors de lui construire un mausolée dans l’abbaye Saint-Michel de Farnborough. Six ans plus tard, son fils unique, le prince impérial Louis Napoléon, enrôlé volontaire dans l’armée britannique, est tué à l’âge de 23 ans par les Zoulous, en Afrique du Sud. Son corps rejoindra le mausolée de son père, suivi, 31 ans plus tard, par celui de l’impératrice Eugénie comme l’exigeaient ses dernières volontés.


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