Coincés par les eaux au fond d’une grotte, douze adolescents et leur entraîneur ont été retrouvés sains et saufs, mais restent encore coincés, suscitant une vague de solidarité dans tout le pays.Samedi 23 juin, 12 adolescents âgés de 11 à 16 ans et leur entraîneur de 25 ans disparaissaient. Leurs vélos avaient été retrouvés à l’entrée d’un réseau de grottes, et les recherches s’étaient aussitôt tournées vers ces souterrains. Après neuf jours de recherches, pendant lesquels la BBC diffusait les images de tout un pays en prière, les jeunes gens étaient retrouvés sains et saufs, mais incapables de sortir de leur nasse.
Toutes les religions se sont mobilisées pour leur sauvetage. Les animistes de la minorité tribale Lisu sont venus à l’entrée de la grotte de Tham Luang, pour y sacrifier des poulets et des porcs. Le Patriarche suprême, chef local du clergé bouddhiste, a appelé tous les fidèles à demeurer en union de prières. Les musulmans du pays ont dédié leurs prières du vendredi au sort des footballeurs. Et un groupe de Gospel chrétien est venu chanter sur le site.
La vidéo qui fait le tour du monde
Les deux plongeurs spéléos britanniques, qui ont retrouvé les jeunes gens, les ont filmés. La vidéo les montre étonnement calmes et en bonne santé, quoique très amaigris. Un médecin est ensuite descendu pour examiner les miraculés et leur fournir des médicaments, on leur a aussi donné de la nourriture facile à digérer pour rompre leur jeûne. Mais les sauveteurs n’ont pas pu faire plus : une tentative pour introduire un téléphone et permettre aux enfants de communiquer directement avec leurs parents a ainsi échoué.
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Les jeunes gens ont été poussés dans les profondeurs des boyaux de ce réseau de tunnels par la mousson, qui sévit en ce moment dans cette région. Ils ne peuvent pas revenir sur leur pas sans devoir traverser des parties du réseau qui sont à présent complètement inondées. En surface, les Thaïlandais tentent de pomper l’eau de façon à assécher les tunnels, mais pour le moment, ils n’obtiennent pas de résultats suffisants pour assurer le retour.
Un cas d’école pour spéléologue
Une autre solution consisterait à descendre du matériel de plongée spéléo, puis de faire remonter les jeunes gens, avec des bouteilles d’oxygène, mais c’est une opération très risquée. En effet, on ne s’improvise pas plongeur spéléo ! C’est une activité extrême, que très peu de personnes pratiquent, dans laquelle les risques inhérents à la plongée s’ajoutent à ceux de la spéléologie. La bouteille peut s’accrocher dans un tunnel, il faut prendre en compte les risques de dépressurisation, et la visibilité est souvent mauvaise en raison du limon que le plongeur remue inévitablement lors de sa progression.
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Pour toutes ces raisons la solution, apparemment évidente, d’une remontée en plongée spéléo ne sera retenue que si aucune autre n’est possible, et ce d’autant plus qu’aucun des garçons ne sait nager. Les sauveteurs ont toutefois commencé à enseigner aux jeunes gens à porter un masque, au cas où il faudrait se résoudre à cette solution.
De nouvelles pluies arrivent
Cette éventualité n’est malheureusement pas exclue, car de nouvelles fortes pluies sont attendues en fin de semaines, et pourraient repousser les opérations de secours à plusieurs mois !
Le Spéléo Secours Français, dont l’expertise est reconnue internationalement, propose son soutien aux autorités thaïlandaise. L’un des spéléologues membre du SSF, qui a participé à plusieurs opérations de sauvetage, Jean-Marc Rias, témoigne auprès d’Aleteia : “On n’a jamais vu une opération de sauvetage spéléo qui concerne autant de victimes en même temps !” Il affirme avoir toute confiance en l’expertise des spéléos plongeurs britanniques, qui ont une excellente réputation dans la profession, mais précise qu’au vu de l’ampleur de l’opération, ils auront probablement besoin de renforts.