Le Palexpo de Genève est prêt à accueillir la messe du pape François, ce 21 juin, avec les catholiques suisses. Celle-ci se déroulera en plusieurs langues, à l’exception de l’homélie qu’il dira en italien et non en français.Au Palais des expositions et des congrès – Palexpo – de Genève, tout est fin prêt pour accueillir la célébration de la messe du Pape, ce jeudi 21 juin après-midi, avec les catholiques de Suisse. Une messe à l’image d’une ville internationale, puisque plusieurs langues y seront entendues. “La célébration sera en français, mais la première lecture sera par exemple lue en anglais et lors de la Prière universelle, les intentions seront en six langues”, rapporte le chanoine Alain Chardonnens, en charge de la préparation de la liturgie. Une intention de prière est également prévue en arabe en hommage à l’archevêque de Damas, Mgr Samir Nassar, qui sera sur place. La prière eucharistique sera dite en latin. En revanche, lors de l’homélie, le pape François s’exprimera en italien, avec traduction en français sur des écrans pour que tous les fidèles puissent comprendre son message.
Tradition rompue ?
On le sait, le Saint-Père maitrise parfaitement trois langues : l’espagnol, puisqu’il est né et a grandi en Argentine, l’italien qui est la langue de ses racines et le latin, qui est celle de la liturgie. Mais à part une bénédiction, une prière, ou quelques phrases par-ci par-là, difficile à dire s’il maitrise vraiment le français, car, en cinq ans de pontificat, ce n’est que très rarement qu’il s’est exprimé dans la langue de Molière. Juste en Afrique – voire également en anglais et en langue indigène – pour s’adresser au plus grand nombre possible de personnes.
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Mais même le discours adressé aux membres du corps diplomatique près le Saint-Siège en début d’année, généralement prononcé en français, comme le veut la tradition, est prononcé en italien et traduit dans les différentes langues. Le français reste pourtant la langue de la diplomatie depuis sa substitution au latin, à partir du XVIIIe siècle, pour la rédaction des traités internationaux.
A la différence de Jean Paul II et Benoit XVI
La visite du pape François en Suisse sera sa première visite en Suisse, la troisième d’un pape au COE, et il sera le quatrième pape à venir dans le pays, après la visite de Paul VI (1969, au COE), les quatre visites de Jean-Paul II (1982 à Genève, 1984 au COE, 1985 et en 2004, à Berne), et le passage de Benoît XVI pendant ses vacances (juillet 2006, monastère du Grand Saint-Bernard). Et ils ont parlé en français. Jean Paul II, c’est normal, on sait qu’il est polyglotte.
Benoît XVI, lui, est attaché au latin – on se souvient de sa première homélie et de sa dernière homélie surtout annonçant son retrait à la tête de l’Église universelle – mais il a aussi une forte attraction pour la France et pour la culture française tout au long de ses études, s’imprégnant alors d’auteurs français comme Paul Claudel, Georges Bernanos et François Mauriac. Il finit par si bien maitriser le français, une fois Pape, qu’il l’utilisera dans tous les contextes diplomatiques : discours au Conseil d’Europe, discours à l’ONU, rencontres avec les ambassadeurs…
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Le pape François, quant à lui, affirmait son interprète officiel, Mgr Mark Miles, en 2015, parlerait le français, et même l’allemand, appris lors d’un séjour d’étude en Allemagne, en 1986. Mais depuis qu’il est Pape, il se concentre sur l’anglais qui est « fondamental », dit-il, pour communiquer avec le monde entier. Il est vrai que la pratique du français comme langue diplomatique connaît un certain déclin depuis le début du XXème siècle à la faveur de l’anglais comme langue de travail dans les négociations diplomatiques. Néanmoins on peut supposer que le Saint-Père ne se sente pas encore tout-à-fait à l’aise pour se lancer en anglais. Et encore moins en français, même si une petite tentative a été faite en 2015, pour adresser un message à l’Église de France lors d’une rencontre informelle à la maison Sainte-Marthe, avec un groupe de jeunes dont le groupe Glorious et Hopen, un groupe de rock chrétien français.
Quand il voyage, le pape essaye de dire quelques phrases dans la langue du pays mais ensuite il parle essentiellement en italien. En revanche, dans les messages vidéos qui accompagnent ses intentions de prière, chaque mois, relayés par son Réseau Mondial de Prière (RMPP), à travers le monde. Il s’exprime en espagnol, sa langue maternelle, qui est “sa langue du cœur, de la prière, de son intimité avec le Seigneur”.
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