Les neuf cardinaux chargés d’épauler le Pape dans la réforme de la curie et du gouvernement de l’Église lui ont remis un brouillon de la future constitution Quoiqu’en disent ceux qui trouvent cela un peu long, le Conseil des cardinaux (C9), chargé d’aider le pape François dans sa réforme au sein de la curie et dans le gouvernement de l’Église, a rendu sa “copie”. Après 25 sessions et plus de 140 réunions, une première mouture du projet de réforme constitutionnelle est maintenant dans les mains du Pape. Il s’intitule provisoirement Praedicate Evangelium, “Proclamez l’Évangile”. Destiné à remplacer la constitution Pastor Bonus, promulguée par Jean Paul II en 1988, dont les cardinaux avait demandé une révision au conclave 2013.
Les principes clefs
La réforme s’appuie sur trois principes “Fidélité à la tradition”, “Actualisation” et “Simplification”, selon un document de synthèse transmis par le Saint-Siège le 13 juin après deux jours de travail. Le texte a été remis au Pape “pour des considérations qu’il juge appropriées, utiles et nécessaires”, mais “cela ne veut pas dire que la constitution sera publiée début juillet”, a prévenu Greg Burke, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.
Le Pape “fera ce qu’il veut”, a-t-il ajouté, en faisant par exemple “relire le document à des experts comme à des cardinaux”. Une prochaine réunion du C9 est déjà programmée les 10, 11 et 12 septembre prochains. À la base de leur travail depuis le début, le rêve d’un “choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel…”, exprimé par le Saint-Père dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, paru à la fin de l’Année de la foi, en novembre 2013.
Pas de bouleversements substantiels
À ceux qui s’attendent à de grands bouleversements, les cardinaux avertissent dans un texte de sept pages résumant l’esprit de la réforme qu’il “serait trompeur d’imaginer une réforme de la Curie romaine qui bouleverserait son système traditionnel”. Il s’agit, insistent-ils, de répondre au besoin “d’adaptation” et de “simplification” des structures existantes. Nul ne doit donc s’attendre à ce que le futur texte change l’Église car, tient à rappeler un membre du C9 relayé par La Croix, “le problème clé, ce sont les personnes et les mentalités pas les institutions, même si elles sont nécessaires pour dresser des contre-pouvoirs et éviter les abus”.
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