Dans une lettre qu’il a adressée directement aux catholiques chiliens, le pape François affirme sa volonté d’une « nouvelle mentalité » dans l’Église de ce pays, pour mieux lutter contre les « racines » des abus sexuels commis par des prêtres.« Avec honte, je dois dire que nous n’avons pas su écouter et réagir à temps ». C’est avec une profonde humilité que le pape François s’est adressé aux catholiques chiliens. Dans une lettre de huit pages, rendue publique ce 31 mai, le souverain pontife a affirmé sa volonté d’un « processus authentique de conversion et de transformation » de l’Église chilienne, après le scandale des abus sexuels dans ce pays.
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Son souhait ? Aller en profondeur pour comprendre les « racines qui ont permis de telles atrocités » et engager l’Église dans « une révision et une purification ». Le souverain pontife insiste ainsi sur la nécessité d’une « conversion personnelle, communautaire et sociale » de l’Église au Chili pour mettre un terme définitif à « la culture de l’abus, ainsi qu’au système de dissimulation qui lui permet de se perpétuer ».
Concrètement, cela passe selon lui par la « rénovation de la hiérarchie ecclésiale », par une nouvelle culture « du soin et de la protection », en particulier dans les centres de formation éducative et les universités. Mais aussi par une réflexion théologique dans les centres de formation religieuse, les facultés de théologie et les séminaires. Les fidèles, affirme-t-il encore, ne sont pas des chrétiens de seconde catégorie. Ils ne doivent donc pas avoir peur d’être les « protagonistes de la transformation » nécessaire.
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Le pape François veut également une « Église blessée », capable de comprendre et d’être émue par les blessures du monde d’aujourd’hui. « C’est à partir des blessures [du Christ] que [l’apôtre] Thomas a pu confesser la foi », rappelle-t-il. « Nous sommes invités à ne pas déguiser ou cacher nos plaies [car] le seul capable de les guérir porte un nom : Jésus-Christ ».