Les députés portugais ont rejeté, en début de semaine, quatre propositions de loi visant à légaliser l’euthanasie ou “l’aide médicale à mourir” par 115 voix contre et 110 pour.Les principaux partis représentés au parlement portugais, le Parti social-démocrate (PSD, centre droit) et le Parti socialiste, n’avaient donné aucune consigne de vote à propos de ces textes qui ont été l’objet d’intenses débats entre députés. Pour éviter toute controverse sur les résultats, chacun des députés a été invité à prendre la parole pour faire part de son choix.
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Et finalement c’est bien le “non” qui est arrivé en tête des votes des parlementaires portugais. Avec 115 voix contre 110, le projet de loi a été rejeté. Il envisageait “la légalisation de l’aide médicale à mourir sur la base d’une demande éclairée de patients souffrant d’une maladie grave et incurable, sans amélioration prévisible, en phase terminale, ou souffrant d’une lésion très invalidante”.
Pétition contre pétition
L’association des Médecins portugais s’est opposée à ce projet de loi, affirmant qu’il “violait les principes clés de la profession médicale”. Quelques heures avant le vote, des centaines de manifestants se sont réunis devant le Parlement en scandant : “Oui à la vie, non à l’euthanasie”. La Conférence épiscopale a exprimé sa satisfaction en présentant le résultat du vote comme “un triomphe de la vie et un succès de la démocratie”.
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Si le sujet est arrivé à l’ordre du jour du Parlement, c’est que les citoyens portugais disposent du droit de pétition, leur permettant de présenter “des demandes ou des suggestions écrites relatives à la défense de droits, de la Constitution, de la loi, ou de l’intérêt général” (Art. 52 de la Constitution). Lancée en 2016 par des militants du “droit à mourir dans la dignité”, une pétition réclamant la légalisation de l’euthanasie avait recueilli plus de 8 000 signatures. Ce à quoi, 14 000 signataires, emmenés par la Fédération portugaise pour la vie, avaient répondu et dit aux législateurs que “la société et l’État ont le devoir de protéger la vie humaine”.
Au Portugal, l’incitation ou l’assistance à l’euthanasie sont actuellement passibles de trois ans de prisons.