Des chrétiens de la ville syrienne de Homs vont enfin retrouver leur foyer. Il y a quelques jours, près d’une centaine d’habitants ont en effet reçu la première pierre de leur futur logement, signe de leur résistance.Combien sont-ils, ces lieux de cultes et leurs fidèles, ces habitations chrétiennes et leurs occupants, à avoir subi la rage des islamistes au Moyen-Orient ? Avec l’émergence de l’organisation État islamique et son rêve fou de l’instauration d’un califat en 2014, les chrétiens d’Irak et de Syrie, tout particulièrement, ont vécu des heures terribles. Mais aujourd’hui, si le cauchemar n’est pas totalement terminé — la guerre en Syrie est loin d’être finie — la vie reprend son cours par endroits. Même à Homs, qui fut pourtant l’un des bastions des terroristes pendant de longs mois.
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“Jésus est mon rocher”
Mise à sac par les rebelles islamistes entre mai 2011 et mai 2017, Homs, qui a initié les premiers soulèvements contre le régime du président syrien Bachar El Assad et qui fut un bastion terroriste, a retrouvé des allures de fête. La ville syrienne présente ainsi les symptômes de sa résurrection, un an après sa libération définitive des djihadistes.
Une cérémonie inhabituelle s’est déroulée le 1er mai dernier en la cathédrale syriaque orthodoxe Um al Zehnar de la troisième ville la plus importante de Syrie. Est-il possible d’imaginer la joie intérieure qu’ont vécue les propriétaires de 97 habitations chrétiennes en recevant la première pierre de leur futur foyer ? Ainsi, des maronites, des grec-melkites, des grecs-orthodoxes et des syro-orthodoxes pourront de nouveau et définitivement vivre dans leur quartier d′origine, avant la fin de l′été.
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De fait, beaucoup de familles chrétiennes ont été contraintes de fuir la ville de Homs à cause des persécutions, des violences et des destructions. Mais aujourd’hui, avec ces nouvelles habitations en construction, elles témoignent que même dans l’horreur de la guerre syrienne, Jésus n’a jamais cessé d’être leur rocher. Sur la pierre symbolique qui leur a été remise, on pouvait ainsi lire le témoignage d′une foi solide et durable : “Jésus est mon rocher”. Acte de foi aussi de ceux qui veulent fonder leur vie sur le Christ, vainqueur du mal et de la mort.
Pour les chrétiens d′occident, le témoignage de cette foi ferme et de cette espérance est un aiguillon pour les aider à vivre leur propre foi. Mais pour les chrétiens de Syrie, la reconstruction de leurs maison est également le signe de la charité des occidentaux qui ne les ont pas abandonnés via, par exemple, des associations présentes sur le terrain (l′AED, l’Œuvre d’Orient, SOS Chrétiens d′Orient ou encore Fraternité en Irak). “Nous avons vécu des années terribles”, témoigne l′un des membres de ces familles. Grâce au soutien des chrétiens d′occident, ces martyrs des temps modernes n′ont jamais perdu l′espérance. C’est aussi le signe tangible, affirme-t-il, que “les chrétiens resteront en Syrie.”