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Paroles réconfortantes à ceux qui n’ont pas choisi leur célibat

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Mathilde de Robien - publié le 21/05/18 - mis à jour le 21/05/24
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« Le célibat est incompatible avec le bonheur. Le célibat est stérile. Le célibat est une voie de garage pour accéder à la sainteté… », peut-on parfois entendre. Ce sont à toutes ces allégations fausses et désespérées auxquelles s’attaque Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, en portant un regard juste, franc et plein d’espérance sur la condition des personnes célibataires.

Assumé ou subi, le célibat est souvent empreint de solitude, de doute, de souffrance, parfois même de culpabilité. La foi aide à garder l’espérance et à trouver un sens à un célibat qui serait non choisi. C’est dans ce sens qu’abonde Mgr Emmanuel Gobilliard, dans le livre-entretien Aime et ce que tu veux, fais-le !, dont une partie est consacrée aux personnes célibataires. L’évêque auxiliaire de Lyon proclame que non, le célibat n'est pas un échec ! Au contraire, il engendre une autre forme de fécondité que celle du couple, il est chemin d’accès au bonheur et à la sainteté.

Une vocation universelle

Le célibat non choisi peut laisser émerger un doute dans l’esprit de la personne : « Suis-je digne d’être aimé ? ». Doute immédiatement levé par la foi chrétienne, qui offre la certitude que « toute personne est aimable, infiniment aimée de Dieu et digne d’être aimée », affirme Mgr Emmanuel Gobilliard. Malgré les souffrances, les échecs, les incertitudes, « Dieu donne à chacun les moyens de faire de sa vie une offrande, un cadeau pour le monde, pour les autres. La foi nous permet de garder l’espérance, en dépit de tout, que nous sommes aimés et que nous sommes appelés à aimer Dieu et les autres », précise-t-il.

Car au-delà du mariage ou du sacerdoce, il existe une vocation universelle, celle à laquelle est appelé tout homme, celle d’aimer et de se donner. Mgr Emmanuel Gobilliard souligne : « Je crois profondément que nous sommes faits pour nous donner. La vocation universelle de l’homme et de la femme, c’est d’aimer et de se donner ». Or nous pouvons toujours aimer et nous donner, quelle que soit notre situation de vie. « Toute vie peut être d’une extraordinaire fécondité, quelle que soit la situation, la vocation, quel que soit l’âge », précise l’évêque. « Pour un chrétien il n’y a qu’une vocation, la vocation baptismale, qui est de vivre en disciple du Christ », toutes les autres vocations, y compris le célibat, n’en sont que le déploiement.

Pas de voie standard pour l’accès au bonheur

Mgr Emmanuel Gobilliard constate que l’on trouve des gens malheureux dans tous les états de vie, et des gens heureux parmi les célibataires. « Le vrai bonheur, me semble-t-il, c’est de pouvoir dire le soir en se couchant : c’était une bonne journée ! Je n’ai pas été parfait mais j’ai réalisé des choses, j’ai reçu, j’ai donné, j’ai aimé, j’ai vécu. Merci mon Dieu ! ». Il déplore le fait que nous adoptons parfois « une vision trop théorique du bonheur, correspondant à des concepts de bonheur que la société propose. » Mais peut-être est-il nécessaire, pour être pleinement heureux, de renoncer à l’idée qu’on s’était faite du bonheur, afin de faire de sa réalité la condition de possibilité du bonheur. Cette conversion demande sans doute de la créativité, de l’inventivité dans la réalisation de nouveaux projets, pour aller à la recherche du bonheur, pour aimer et se donner, certes d’une autre façon, mais toujours à l’image du Christ.

Certains pourraient penser que Dieu les a oubliés. Qu’Il aurait omis de leur faire rencontrer l’âme sœur, ou tout bonnement zappé le projet de vie qu’ils avaient imaginé depuis de nombreuses années. Mais non, Dieu ne les a pas abandonnés ! « Dieu est davantage le compagnon de nos vies que le décideur de nos vies », rappelle Mgr Emmanuel Gobilliard. Dieu sera toujours là, à nos côtés, mais la réalisation de la vocation dépend de soi, et de l’autre.

À ceux qui ont la sensation d’avoir été oubliés, ou qui ne rentrent pas dans un cadre vocationnel précis, l’évêque déclare que « le cadre a ses avantages, ses sécurités, il est rassurant, mais il a aussi ses inconvénients : le risque de la routine, le sentiment d’avoir accompli quelque chose, d’être arrivé », l’habitude de se projeter dans le futur sans habiter le présent. Ceux qui sont « hors cadre » ont tendance à ne pas regarder l’avenir, qui les angoisse. Le moyen de vivre paisiblement, c’est de remplir leur journée de joie, c’est d’habiter profondément le présent. Les personnes célibataires, plus que toutes autres, sont alors peut-être les plus à même d’atteindre la sainteté. Car « la sainteté se vit toujours dans le présent parce que la charité se vit toujours dans le présent. La sainteté, c’est d’accueillir Dieu dans ma vie maintenant, d’accueillir celui qui est l’éternel présent », précise l’évêque.

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