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Au secours, je déteste être enceinte !

PREGNANT WOMAN
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Fanny Leroux - publié le 12/05/18 - mis à jour le 01/12/21
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Vous souhaitez peut-être un enfant, que cela soit un premier ou un autre. Pourtant, une fois enceinte, malgré la joie de cette bénédiction, vous ne pouvez pas vous empêcher de vous sentir mal et de détester cet état. Est-ce normal ? Comment tenir le coup ?

Dans nos sociétés actuelles, les images nous renvoient à des femmes enceintes heureuses, belles, épanouies dans leur grossesse, qui auraient tendance à nous faire culpabiliser. Est-ce normal de ne pas aimer être enceinte ? Qu’est-ce que cela implique ? Vous ressentez peut-être des craintes et parfois même de la honte de ressentir ça, mais les professionnels se veulent rassurants : c’est un sentiment normal ! Voici leurs explications et conseils afin de surmonter cette étape parfois désagréable dans la vie d’une femme.

Est-ce normal ?

Être envahie

La grossesse est pour certaines vécue comme une « invasion » au sein de leurs corps. En effet, comme le décrit Frédérique Schlussel, diététicienne dans le réseau périnatalité de l’hôpital de Thann, une des premières craintes des femmes enceintes est le changement physique, entre autres avec la peur de grossir. Ces craintes sont totalement légitimes, étant donné les modifications engendrées par la grossesse. De plus, cette étape de la vie est souvent accompagnée d'une batterie de contraintes et de restrictions, notamment alimentaires ou vestimentaires, qui modifient le style de vie.

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Être angoissée

Pour d’autres, être enceinte, c’est être dans une angoisse constante, parfois expliquée par des antécédents de grossesses qui se sont mal déroulées, fausses couches... pour la personne elle-même ou dans son entourage. Les professionnels invitent à prendre du recul. En effet, Nora, infirmière libérale,  encourage à connaître les raisons du mal-être afin de pouvoir les comprendre et y remédier quand cela est possible, quitte à envisager une thérapie brève ou de l’hypnose si besoin. Il ne faut pas avoir peur de ses propres idées, elles sont normales et ne font pas de nous des mauvaises mères. Cathia Marziano, sage-femme libérale, insiste sur l’importance de tisser le lien avec son bébé malgré tout, se projeter dans l’avenir, afin que l’enfant se sente porté non seulement physiquement mais aussi psychologiquement.

Être épuisée

N’oublions pas que chacune vit sa grossesse différemment et que certaines femmes ont moins de symptômes gênants que d’autres. Lorsqu’on est constamment prise par des nausées, des bouffées de chaleur, de la fatigue ou des insomnies, des dégoûts et envies à toute heure... difficile d’apprécier cet évènement à sa juste valeur. Cela est bien normal. Voici quelques pistes afin de passer au mieux ce cap, jusqu’à l’arrivée de votre bébé.

Comment tenir bon ?

Être honnête

Pour commencer, soyez à l’écoute de vos sentiments et de votre corps. La grossesse est pénible ? Vous avez hâte d’en avoir fini, même si vous n’en n’êtes qu’au début ? Ne faites pas semblant d’aimer ça ! Il n’y a aucun mal à ne pas aimer être enceinte, cela ne fait pas de vous une mauvaise mère ! Il n’y a aucun lien entre la façon dont vous percevez votre état et la mère que vous serez pour votre enfant. Assumez ces émotions, n’hésitez pas à en faire part à votre entourage, car pour eux, peut-être que vous semblez enceinte et épanouie, alors qu’au fond, vous n’en pouvez plus. Cela ne sert à rien de garder tout pour vous, car si vous n’exprimez pas ces émotions négatives, elles ne feront que s’accumuler ! Alors qu’en en parlant autour de vous, le fait de les exprimer sera sûrement susceptible de vous soulager au moins un moment.

Ne pas culpabiliser

Cathia Marziano souligne qu’il est important d’en parler non seulement à ses proches mais aussi à des professionnels, par exemple lors d’un entretien prénatal, afin de ne pas entretenir une certaine honte et culpabilité de ressentir cela. Comme nous l’avons décrit plus haut, au vu de tous les changements que l’arrivée d’un enfant implique, tant dans le corps et l’esprit que pour la suite, il semble normal que vous vous sentiez chamboulée. Vous pouvez ressentir plein de sensations désagréables qui sont indépendantes de votre volonté et qui ne laissent prévoir en rien la maman que vous serez !

Soulager les symptômes

Dans la mesure du possible, tentez d’exprimer ce qui vous incommode et d’y trouver des remèdes. Que cela soit des nausées, inconforts, douleurs... de nombreux professionnels pourront vous proposer des solutions à tester, car au final, c’est à vous de définir ce qui vous convient le mieux !

Se faire plaisir

Frédérique Schlussel met par ailleurs en avant un conseil qu’elle donne souvent à des femmes enceintes : continuer à prendre soin de vous (vêtements, coiffure...). Faites ce que vous aimez faire, accordez vous plein de petits plaisirs, laissez-vous du temps. Vous portez la vie, c’est précieux et même si cela n’est pas facile et que vous avez hâte d’en finir, c’est un moment unique lors duquel vous devez vous occuper de vous-même, vous ménager et vous faire plaisir ! Restez à l’écoute de votre corps en acceptant les limites temporaires qu’il vous impose.

S’entourer de personnes bienveillantes

L’essentiel, si vous vous sentez mal en étant enceinte, c’est d’au moins réussir à l’exprimer et de trouver les oreilles prêtes à vous écouter. Que cela soit la famille, les amis, des sage-femmes, médecins, puéricultrices de la Protection maternelle et infantile, ou autre... il est primordial d’avoir un entourage bienveillant qui saura entendre vos difficultés.

Cathia Marziano estime en effet que « face à la tempête psychique de la grossesse les femmes doivent être soutenues et accompagnées pour minimiser le sentiment de honte, soutenir leur capacité d’écoute et de devenir une bonne mère ». Selon elle, les trois maître-mots sont écoute, communication et réassurance pour calmer « l’étrangeté de la grossesse » et l’angoisse qui, le rappelle-t-elle, peut en amplifier les symptômes négatifs.

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