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“Frère Cadfael”, un grand polar monastique

BRIDGE CHURCH
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Elisabeth Bonnefoi - publié le 04/05/18
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Meurtres en série dans l’Angleterre du XIIe siècle. Heureusement, frère Cadfael, moine herboriste de l’abbaye bénédictine de Shrewsbury, est habile à démasquer le cadavre de trop. « Une abbaye bénédictine peut-elle décemment attirer les foules sans reliques consacrées ? Non, répond le prieur de Shrewsbury, en cet an de grâce 1138. […] Qu’à cela ne tienne, le Pays de Galles voisin a des saints pour chaque jour de l’année et même plus ! Sainte Winifred, bien négligée par ses voisins, apparaît alors à un jeune moine. Un signe du ciel. L’abbaye envoie donc une délégation au village gallois. Lequel n’entend pas se faire enlever sa sainte, comme le proclame haut et fort le seigneur du lieu… qui meurt le lendemain. Vengeance divine ou bien les hommes s’en sont-ils mêlés ? » Telle est l’énigme posée dans Trafic de reliques paru en 1977, premier roman des enquêtes de frère Cadfael.



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La série comporte 21 titres, disponibles en livres de poche aux Éditions 10/18 dans la collection Grands détectives. Les aventures de frère Cadfael se déroulent du printemps 1137 à l’été 1144. L’époque est troublée : le roi Étienne et l’impératrice Mathilde, petits-enfants de Guillaume le Conquérant, se disputent le trône d’Angleterre. L’abbaye des saints Pierre et Paul de Shrewsbury n’échappe pas à ces luttes d’influence.

Ellis Peters la romancière

Ellis Peters la romancière anglaise, de son vrai nom Edith Pargeter, est née en 1913 au Pays de Galles. Les photos d’elle prises dans les années 1970 nous la montrent grisonnante, avec une mise en plis très vintage, de grosses lunettes et une tenue indémodable. Les interviews révèlent une charmante vieille demoiselle pleine d’humour, pas banale du tout, qui s’était engagée comme officier de communication dans la Women’s Royal Navy Service pendant la Seconde guerre mondiale. À plus de 60 ans, elle invente le roman policier médiéval.

Le Sherlock Holmes du Moyen Âge

En 1977, elle crée le personnage de frère Cadfael (prononcez Cadvél), un moine bénédictin né vers 1080 et entré dans les ordres tardivement. « Il était avec Godefroy de Bouillon à la prise d’Antioche » pendant la première Croisade (1096-1099) et ne renie pas son passé d’homme d’armes. Il apprécie toujours chevaucher un beau roussin robuste, mais sa modeste petite mule fait l’affaire lorsqu’il faut se hâter pour relever des indices encore frais. Le mariage, « il l’avait frôlé une fois et contourné plus d’une fois ». Finalement, la vie conventuelle lui convient bien. Il règne depuis quinze ans sur le jardin aux simples où il fait pousser des plantes rapportées de Venise ou de Chypre. « Frère Cadfael s’était levé bien avant prime pour repiquer ses plants de choux […] Seule l’idée de devoir rentrer pour la messe l’ennuyait un peu, tout comme la demi-heure consacrée au chapitre qui suivait ». Dans l’herbarium, il confectionne huiles, lotions, onguents. Il approvisionne en remèdes toute la contrée, ce qui l’autorise à se rendre fréquemment au-delà de la première enceinte…

ABBEY CHURCH OF SAINT PETER AND SAINT PAUL

By Caron Badkin | Shutterstock

La lecture des romans de frères Cadfael est recommandée par de nombreux professeurs de collège. C’est une excellente immersion, pas ennuyeuse du tout, dans la vie matérielle et spirituelle d’une abbaye bénédictine en Angleterre au XIIe siècle. C’est aussi un bain de jouvence pour les adultes et une belle leçon d’espérance pour les 12-20 ans. En un mot, une bonne idée de lecture pour les ados ! Suspense garanti. Le lecteur se prend vite au jeu. Il hésite à signaler à frère Cadfael que le sirop mis à bouillir dans l’herbarium est en train d’épaissir dangereusement !

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