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La fabuleuse histoire de Jacquemart, le sonneur de cloches de Dijon

JACQUEMART BELLS

Jacquemart de Notre-Dame de Dijon

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Mathilde de Robien - publié le 24/04/18
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Jacquemart est, depuis 1383, le fier sonneur de cloches de l’église Notre-Dame de Dijon et le chef d’une famille métallisée composée de sa femme Jacqueline, et de leurs deux enfants, Jacquelinet et Jacquelinette.Jacquemart ne porte pas un prénom très original puisqu’un jacquemart est d’abord un automate, en bois ou en métal, représentant un personnage qui frappe une cloche avec un marteau afin d’indiquer les heures. Celui de Dijon est l’un des plus anciens d’Europe.

D’origine belge

L’automate baptisé Jacquemart et la grosse cloche ont été ramenés de Courtrai, en Belgique, après le pillage de la ville par les armées du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, en novembre 1382, pour être offerts à Dijon, sa capitale. La famille ducale et les Dijonnais se cotisèrent pour placer en 1383 l’horloge et l’automate au-dessus de la façade occidentale de l’église Notre-Dame. La cloche, qui s’était brisée lors de son transport en char à bœuf, fut refondue à Dijon et reçut le prénom de sa marraine, la duchesse Marguerite de Flandre.

Mariage avec Jacqueline

En 1651, une femme est donnée à Jacquemart, pour alléger sa tâche. Comme l’atteste une délibération de la Chambre de ville de Dijon: « Au cas que l’on voulût ajouter à Jaquemart une autre figure, faisant un même effet, l’entrepreneur sera tenu d’en faire les mouvements pour soulager le timbre, qui étant toujours frappé au même endroit, s’use beaucoup. » Un second automate, figurant une femme, fut donc ajouté pour sonner les heures alternativement avec Jacquemart. Les Dijonnais l’appelèrent Jacqueline. Et le poète bourguignon Jean Changenet chante ses louanges :

« Et c’est la femme la plus sage,
Et la plus propre au mariage
Que jamais la terre ait portée.
Elle est si pleine de bonté,
Que si Jacquemart lui cherche querelle,
Elle a si peur qu’il ne soit triste,
Qu’elle ne fait que sa volonté. »

Naissance des enfants

En 1714, le poète dijonnais Aimé Piron demanda à la municipalité de donner des enfants aux époux, en raison de leur dévouement envers les habitants.

« Jacquemart et sa bonne femme,
Que j’estime une autre Suzanne,
Ont fait vœu de chasteté;
C’est pourquoi ils n’ont point d’enfants
Pour frapper sur leurs dindelles [petites cloches]
Messieurs les régents de la ville,
Vous m’entendez, c’est que nous voudrions
Que vous leur en fabriquassiez
Pour que ce si digne horloge
Ne soit jamais dérangé,
Et que lui, elle et les enfants
Contentent les habitants. »

Il est à moitié exaucé : un seul petit automate sera adjoint au couple, pour sonner les demi-heures. Les Dijonnais le nommèrent Jacquelinet.

En 1789, lors de la Révolution, la famille Jacquemart échappa au massacre, sauvée par son rôle d’horloge municipale. En revanche, les automates sont peints, Jacquemart en bleu, son fils en blanc et sa femme en rouge, et tous arborent la cocarde tricolore. Sous la Restauration, ils sont repeints en blanc.

C’est en 1884, à l’occasion de grands travaux de restauration de l’église, que la maison parisienne Collin répara l’horloge et ajouta un quatrième automate, appelée Jacquelinette, qui frappe encore aujourd’hui les quarts d’heure alternativement avec son frère, chacun sur une petite cloche.

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