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Petit guide pratique de la vigile pascale

EASTER VIGIL MASS
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Philip Kosloski - publié le 31/03/18 - mis à jour le 05/04/23
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La vigile pascale, l’une des plus belles liturgies de l’année, expliquée pas à pas.

La vigile (ou veillée) pascale est le point culminant de l’année liturgique. Célébrée la veille du dimanche de Pâques, elle constitue une tradition très ancienne, remontant aux prémices de l’Église. À l’origine, la vigile commençait au milieu de la nuit et s’achevait au lever du jour avec la célébration de la messe de Pâques. Le lever du soleil symbolisait alors la Résurrection du Fils de Dieu, la lumière chassant les ténèbres.

Peu à peu, la vigile fut raccourcie, et son horaire fut avancé au samedi soir, mais de nombreux rituels ont traversé les siècles. Cette célébration à la liturgie très riche permet de plonger au cœur même du mystère pascal.

Voici un petit guide pour comprendre les différents moments de cette célébration, avec pour chaque étape un commentaire de Benoît XVI, qui aimait méditer sur cette liturgie particulière dans ses homélies de la vigile pascale.

Première partie

La liturgie de la lumière (Lucernarium)

Au début de la vigile, l’église est plongée dans l’obscurité. À l’extérieur, on allume un feu auquel est allumé le cierge pascal. Ce cierge représente le Christ, la lumière du monde. Le diacre ou le prêtre avance dans l’église encore sombre. Il s’arrête à trois reprises et proclame : "Christ, notre Lumière !" Au moment où il arrive dans le chœur, toute l’église est éclairée par les bougies de l’assemblée qui ont été allumées à la flamme du cierge pascal.

Il y a d’abord le feu qui devient lumière. La lumière du cierge pascal, qui au cours de la procession à travers l’église enveloppée dans l’obscurité de la nuit devient une vague de lumières et nous parle du Christ comme véritable étoile du matin, qui ne se couche pas éternellement – du Ressuscité en qui la lumière a vaincu les ténèbres.

L’Exultet

Au moment où le cierge pascal arrive dans le chœur, le diacre entonne l’Exultet. Ce chant, dont le nom vient du latin exultare, "exulter de joie", proclame la victoire de la lumière sur les ténèbres et annonce la Résurrection du Christ.

Le grand hymne de l’Exultet, que le diacre chante au début de la liturgie pascale, nous fait encore remarquer d’une façon très discrète un autre aspect. Il rappelle que ce produit, la cire, est dû en premier lieu au travail des abeilles. Ainsi entre en jeu la création tout entière. Dans la cire, la création devient porteuse de lumière. Mais, selon la pensée des Pères, il y a aussi une allusion implicite à l’Église. La coopération de la communauté vivante des fidèles dans l’Église est presque semblable à l’œuvre des abeilles. Elle construit la communauté de la lumière. Nous pouvons ainsi voir dans la cire un rappel fait à nous-mêmes et à notre communion dans la communauté de l’Église, qu’elle existe afin que la lumière du Christ puisse illuminer le monde.

Deuxième partieLa liturgie de la Parole

Lors de la vigile pascale, l’Église propose une relecture de l’histoire du salut depuis la création. Ainsi, les lectures tirées de l’Ancien Testament sont au nombre de sept, puis vient l’Épître de saint Paul aux Romains et enfin l’Évangile de la Résurrection. Les lectures sont entrecoupées de psaumes et d’hymnes.

À travers une grande vision panoramique, l’Église veut nous conduire, tout au long du chemin de l’histoire du salut, depuis la création, à travers l’élection et la libération d’Israël, jusqu’aux témoignages prophétiques, grâce auxquels toute cette histoire se dirige toujours plus clairement vers Jésus Christ. Dans la tradition liturgique toutes ces lectures ont été appelées prophéties. Même quand elles ne sont pas directement des annonces d’évènements futurs, elles ont un caractère prophétique, elles nous montrent le fondement profond et l’orientation de l’histoire. Elles font en sorte que la création et l’histoire laissent transparaître l’essentiel. Ainsi, elles nous prennent par la main et nous conduisent vers le Christ, elles nous montrent la vraie lumière.

Troisième partieLa liturgie baptismale

La liturgie baptismale démarre par la Litanie des saints, par laquelle le peuple invoque l’aide de l’Église du Ciel. Ensuite, les catéchumènes proclament leur foi et reçoivent le sacrement du baptême, puis de la confirmation. Puis c’est au tour de l’assemblée de renouveler les promesses de son baptême en renonçant au péché. Le prêtre effectue l’aspersion, pour que l’assemblée soit lavée du péché et renaisse dans la mort du Christ.

Le Baptême, en effet, est plus qu’un bain, plus qu’une purification. Il est plus que l’entrée dans une communauté. Il est une nouvelle naissance. Un nouveau commencement de la vie. Le passage de la Lettre aux Romains, que nous venons d’entendre, dit avec des paroles mystérieuses que, dans le Baptême, nous avons été unis dans une mort semblable à celle du Christ. Dans le Baptême nous nous donnons au Christ – Il nous assume en lui, afin que nous ne vivions plus pour nous-mêmes, mais grâce à lui, avec lui et en lui; afin que nous vivions avec lui et ainsi pour les autres.

Quatrième partieLa liturgie de l’Eucharistie

La liturgie de la veillée pascale culmine dans la célébration de la sainte Eucharistie. Les catéchumènes, désormais appelés néophytes, communient pour la première fois.

Comme jour de l’assemblée liturgique, il est le jour de la rencontre avec Dieu par Jésus Christ qui, le premier jour, le dimanche, a rencontré les siens en tant que Ressuscité, après que ceux-ci eurent trouvé le tombeau vide. La structure de la semaine est maintenant renversée. Elle n’est plus dirigée vers le septième jour, pour y participer au repos de Dieu. Elle commence par le premier jour comme jour de la rencontre avec le Ressuscité. Cette rencontre se renouvelle sans cesse dans la célébration de l’Eucharistie, où le Seigneur vient de nouveau au milieu des siens et se donne à eux, se laisse, pour ainsi dire, toucher par eux, se met à table avec eux.

Les plus belles représentations de la Résurrection :

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