Près de 1 600 soignants ont signé une pétition qui s’oppose à l’inscription dans la loi d’une « aide active à mourir ». « Nous ne renoncerons pas à notre devoir de bientraitance qui est le moteur de notre engagement professionnel », affirment-ils.Lancés le 18 janvier en vue d’une révision de la loi de 2011, les États généraux de la bioéthique se tiennent actuellement dans toute la France. La question de la fin de vie et de l’euthanasie, au cœur des débats, fait vivement réagir… Début mars, 156 élus ont demandé, dans une tribune publiée dans Le Monde sous l’impulsion du député Jean-Louis Touraine (LREM), l’inscription d’une « aide active à mourir » dans la loi française, et que plus de 260 000 personnes ont signé une pétition réclamant l’autorisation du suicide assisté et de l’euthanasie.
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En réaction, pour que d’autres voix se fassent entendre, des infirmiers et aides-soignants ont à leur tour lancé une pétition afin d’alerter les parlementaires sur la situation : « Non, une légalisation des injections létales n’est pas la bonne solution », affirment les signataires, des infirmiers et des aide-soignants de terrain. “Nous sommes les mains médiatiquement invisibles mais qui pourtant prennent soin à chaque instant du jour et de la nuit de patients en fin de vie. Nous voulons témoigner de la réalité de cet accompagnement », expliquent-ils en revendiquant une attention à leurs souffrances. Nous « entendons leurs détresses et recueillons leurs doléances au quotidien. » Pourtant, rappellent-ils, « nous savons bien que si certains disent qu’ils préfèrent mourir plutôt que de souffrir, leur demande tend à disparaître spontanément lorsqu’une équipe formée les soulage correctement. »
Être reçus à l’Assemblée
Ils soulignent que lorsque la prise en charge est adaptée au cas par cas, et mise en œuvre par une équipe cohérente et efficiente, « la demande d’accélérer la survenue du décès se dissipe ». A contrario, lorsqu’ils sont réduits à un rôle purement technique et considérés comme des subalternes, ou qu’ils se heurtent “à une forme de toute-puissance médicale, ignorante de l’indispensable concertation collégiale”, ils ne peuvent “ni accompagner ni soulager correctement les patients ».
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Dans leur texte, les signataires recommandent une approche multidisciplinaire et interprofessionnelle pour “agir efficacement pour rendre le temps du mourir moins éprouvant”, affirment les signataires. Les personnes à l’origine de cette pétition demandent à être reçues à l’Assemblée nationale afin de pouvoir faire part de leur expérience aux députés signataires de la tribune de Jean-Louis Touraine.