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Quand l’église Saint-Gervais fut bombardée un Vendredi saint

SAINT GERVAIS
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Caroline Becker - publié le 28/03/18
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Il y a 100 ans, le 29 mars 1918, l'église Saint-Gervais à Paris était bombardée le jour du Vendredi saint, occasionnant environ 90 morts. Un évènement retentissant.

Au cours de la Grande Guerre, les officiers de la Marine impériale allemande étaient priés de mettre au point des pièces d’artillerie de très gros calibre pour permettre le lancement d'obus sur de très grandes distances. Objectif ? Plus de 100 kilomètres ! Jusqu’alors, les plus gros calibres tiraient au maximum à 40 kilomètres, ce qui ne permettait pas de bombarder Paris depuis le front. Au printemps 1918, lors de leur ultime offensive, les Allemands disposent de ces terribles engins. Ils bombardent alors Paris avec de nouveaux canons géants situés dans la forêt de Saint-Gobain, à 130 kilomètres de la capitale.

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© ©collection particulière.
Église Saint-Gervais : vue sur les pierres écroulées de la voûte.

L'apocalypse un Vendredi saint

Les premiers coups sont tirés le 23 mars 1918 et durent plusieurs jours. Le vendredi 29 mars 1918, jour de la fête du Vendredi saint, c'est le drame. Un des obus est tiré à l'aveuglette et pulvérise au passage l'église de Saint-Gervais, dans le IVe arrondissement. L'obus perfore la toiture et touche un des piliers qui soutient la voûte. C'est un véritable carnage : les fidèles se retrouvent ensevelis sous les décombres, faisant environ 90 morts et autant de blessés. L'éboulement creuse un tel trou dans le sol de l'église que les ossements de sépultures font surface. Tandis que les ambulanciers se précipitent pour conduire les blessés dans les différents hôpitaux de Paris, l'abbé Gauthier, qui a survécu au bombardement, s'empresse de donner l'absolution.

Saint Gervais paris bombardement paris 1918
© Collection particulière
Église Saint-Gervais effondrée suite au bombardement du 29 mars 1918.

Un retentissement national

Un communiqué officiel déclara : "C'est le bombardement le plus meurtrier de la guerre !". Le Président de la république, Raymond Poincaré, se rendit sur les lieux avant de visiter les blessés. À l'Assemblée nationale, le député Grousseau déclara en pleine séance, sous un flot d'applaudissements : "J'ai vu, avec une extrême douleur, que, le Vendredi saint, le barbare ennemi est venu bombarder une église, et j'estime que dans les circonstances actuelles, il faut crier que la justice et le droit auront le dernier mot". Un an après le drame, un monument commémoratif est édifié dans une chapelle de la nef sud de l'église, en mémoire des victimes du bombardement. La restauration complète du monument sera achevée trois ans plus tard.

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