Que vous soyez croyant ou athée, l’effet placebo démontre que nous sommes bien plus que des systèmes et des substances.Nous cherchons tous des messages d’espoir, sans exception. Peut-être vous est-il déjà arrivé de vous rendre compte que, plutôt que de trouver l’espoir à l’extérieur, il arrive parfois qu’il se manifeste mystérieusement depuis l’intérieur. La science peut nous en apporter la preuve.
Des résultats prouvés
Chaque année, des milliers d’études de médicaments sont menées à travers le monde sur tous les types de maladies. Depuis les années 1950, la plupart des études ont un point commun : elles utilisent un placebo. Par définition, un placebo est une substance inerte, comme une pilule sucrée, qui est donnée aux patients pour vérifier si le médicament étudié fonctionne réellement. Depuis un certain temps, les scientifiques se sont rendus compte que même lorsqu’une pilule ne possède pas de qualités médicinales, les symptômes du patient peuvent diminuer et son état de santé s’améliorer. Ces changements ne sont pas seulement une impression, car des effets documentés sur le cerveau ont été observés. C’est pourquoi, dans une étude de 2008, plus de la moitié des médecins ont admis avoir prescrit un placebo à un moment donné.
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Une grande part de psychologie
Cependant, les placebos ne fonctionnent pas pour toutes les maladies. Les maladies génétiques, le cancer, même des symptômes comme l’hypertension chronique n’indiquent généralement aucune réponse à un placebo. Mais concernant toutes les maladies que le cerveau peut modérer, les effets placebo sont parfois très réels. Cela peut inclure les douleurs chroniques, le syndrome du côlon irritable, des ulcères et même des troubles moteurs. À titre d’exemple, une étude récente sur la douleur orthopédique au genou a révélé que les résultats fonctionnels à long terme étaient aussi bons, voire meilleurs, pour le groupe de patients à qui on avait simplement ouvert et fermé le genou, que pour le groupe qui avait réellement subi la chirurgie orthopédique. Un débat récent s’est même intensifié sur la question de savoir si l’effet positif des antidépresseurs est largement associé à l’effet placebo, et non aux médicaments eux-mêmes.
Pourtant, l’effet placebo ne semble pas uniquement attribuable à un médicament ou à une procédure. Les chercheurs dans ce domaine ont noté que les améliorations semblent être dues au processus de recherche de traitement dans son ensemble, comme prendre rendez-vous, rencontrer le médecin et discuter des symptômes ou encore du choix des options d’intervention. On sait depuis longtemps que le simple fait de fixer un rendez-vous avec un thérapeute peut améliorer les symptômes de santé mentale avant même que le rendez-vous n’ait eu lieu. Sans aucun doute, l’effet placebo n’est pas simplement une réalité physique, mais une interaction complexe d’expériences sociales, psychologiques et physiques.
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Influence ou espoir ?
Si on s’en tient à cela, on pourrait toutefois omettre quelque chose. Alors que la communauté médicale considère l’effet placebo comme étant uniquement un exemple de la façon dont les êtres humains sont influençables, nous pouvons également examiner ce que la communauté religieuse a à dire à ce sujet. Il convient de commencer par la vertu théologique que nous connaissons bien : l’espoir.
Pendant des milliers d’années, longtemps avant l’avènement de la médecine moderne, des guérisseurs de tous horizons ont utilisé des substances et des rituels pour tenter de « guérir » les personnes de toutes sortes de maladies, quelles qu’elles soient. Des questions se posent depuis longtemps sur la validité de ces diverses méthodes de guérison. Pourtant, la question porte le plus souvent sur la capacité du guérisseur à guérir véritablement, pas nécessairement sur la capacité des malades eux-mêmes à guérir. C’est ici que l’effet placebo entre dans l’équation.
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L’espoir fait vivre
Pour les chrétiens, l’effet placebo offre une réflexion unique sur l’intersection entre le naturel et le divin, en ce qui concerne les personnes qui ont guéri. Comme le reconnaissent les chercheurs chevronnés dans le domaine de l’effet placebo, il y a quelque chose de mystérieux qui se produit lorsque les personnes ressentent de l’espoir avant une intervention qui est censée améliorer leur état de santé, même si cette intervention est simulée.
Cela suggère que la guérison peut se produire de l’intérieur et que la vertu de l’espoir croise notre humanité et notre divinité pour rendre cela possible. Saint Paul a d’ailleurs dit aux Corinthiens (3, 16) : « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? ». Il est possible que l’induction de l’espoir nous ouvre au potentiel de guérison de Dieu que nous portons en nous, ou peut-être que nous avons été conçus avec un fort potentiel de guérison si nous nous ouvrons à l’espoir. Ou les deux, voire plus.
Peu importe que l’on soit athée ou croyant, l’effet placebo continue de défier la science moderne et porte à croire que nous sommes plus que des systèmes et des substances. Aucun IRM ou TEP au monde ne pourra expliquer comment le sentiment d’espoir, ou toute autre émotion, pensée ou croyance, peut conduire à des changements physiologiques qui, à leur tour, génèrent de nouvelles pensées, sentiments et actions. Nous sommes des êtres spirituels, que nous soyons croyant ou non, car il existe une réalité invisible qui peut nous donner l’espoir que chaque jour pourrait être meilleur. Et il ne faut pas un placebo pour nous le rappeler.