A mi-parcours des états généraux de la bioéthique (EGB), La Manif pour Tous (LMPT), opposée à l’ouverture de la PMA pour toutes, dresse un premier bilan sévère. Dans un document publié le 19 mars, La Manif pour Tous, tente de faire la synthèse sur la façon dont se sont tenus les débats organisés depuis la mi-janvier dans le cadre des états généraux de la bioéthique. Et le constat est sévère. L’association pointe notamment des incohérences dans la conduite des dizaines d’évènement proposés à travers la France. Elle regrette ainsi la confusion entretenue selon elle sur des sujets complexes et nécessitant de la pédagogie : « Le statut des gamètes a été étonnamment traité avec les dons d’organes, comme à Clermont-Ferrand le 27 février ou à Besançon le 1er mars », d’après LMPT qui s’inquiète de voir les citoyens s’y perdre. « Les gamètes ne permettent pas de vivre mais de donner la filiation. Les deux sujets sont diamétralement différents », s’étonne Ludovine de La Rochère.
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Autre maladresse, l’information sur l’agenda des évènements organisés en région. D’après son propre décompte effectué sur le site officiel des états généraux de la bioéthique, LMPT constate que peu ou pas d’événements étaient programmés au delà du mois d’avril. L’organisation des débats n’est pas non plus exempte de reproches selon LMPT. Elle en veut pour preuve que dans chaque région ce sont souvent les trois mêmes thèmes qui sont choisis parmi les neuf possibles (PMA, GPA, fin de de vie…). Des sujets comme la montée en puissance de l’Intelligence Artificielle (IA) aurait ainsi été délaissé tandis qu’une réunion sur deux traitait de procréation.
Trop de médecins et pas assez de philosophes ?
La Manif pour Tous souligne également le manque de diversité des intervenants. Elle relève par exemple la présence importante de médecins et de sociologues au détriment des philosophes. LMPT déplore pêle-mêle le manque de communication autour des événements organisés dans chaque région et le manque de clarté du site web.« Même si elle reste importante, la participation des citoyens est rendue compliquée en raison d’une organisation qui laisse à désirer » regrette Ludovine de la Rochère, interrogée par Aleteia.
Critique sur la forme, la présidente de la Manif pour tous trouve néanmoins des signaux positifs sur les questions de fond. « Lors des premières réunions, certains intervenants s’exprimaient comme si la PMA sans père était d’ores et déjà adoptée en France ! Ils se penchaient déjà sur les conditions dans lesquelles on allait appliquer la mesure. D’autres participants ont su rapidement replacer le curseur autour de l’interrogation suivante : peut-on envisager de priver volontairement des enfants de père ? Cela a été une douche froide pour les partisans de la PMA sans père », selon elle.
Organisés sous le contrôle du CCNE (Comité national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé), les États généraux de la bioéthique servent à préparer la révision de la loi prévue en fin d’année ou début d’année 2019.
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