Les sociaux-démocrates au pouvoir en Suède proposent d’interdire l’enseignement religieux dans les écoles confessionnelles sous contrat. Le pays, qui a accueilli 400 000 migrants depuis 2012, veut lutter contre la “ségrégation”.L’enseignement religieux sera-t-il bientôt interdit dans les écoles confessionnelles sous contrat en Suède ? C’est ce que semble révéler la nouvelle mesure proposée par les sociaux-démocrates au Parlement suédois. La raison ? L’important flot de migrants accueilli par le pays depuis 2012 dont le nombre s’élève à environ 400 000 actuellement, soit un pour 25 habitants. Un record en Europe. Les parlementaires partent du principe que l’enseignement religieux dans les écoles confessionnelles ne peut qu’entraîner un phénomène de ségrégation.
“Nous devons rompre avec la ségrégation. Elle constitue l’un des principaux défis pour notre pays. La ségrégation scolaire doit également être abolie”, a déclaré Ardalan Shekarabi, ministre de l’Administration publique et haut responsable du parti. La Suède compte 71 écoles confessionnelles sous contrat, ce qui représente seulement 5% des établissements sous contrat. 59 sont chrétiennes, 11 musulmanes et une juive.
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Selon le gouvernement, il ne s’agirait pas de fermer ces écoles mais de retirer les pratiques et contenus religieux enseignés. Pour rappel, en 2017, un établissement musulman de Stockholm avait provoqué de vifs débats en raison de la séparation des filles et des garçons lors des cours de sport mais aussi dans les transports scolaires. Pour Ardalan Shekarabi, ce genre d’évènements confirment la nécessité d’avoir des enseignements et des éducateurs “neutres” pour diriger les écoles suédoises et non des imams, des rabbins ou des prêtres.
Omar Abu Helal, directeur d’une école musulmane dans le sud de la Suède, a dénoncé cette proposition. Il invoque “une violation de la Convention européenne des droits de l’homme” et “la liberté de religion”. À six mois des élections législatives, l’éducation et l’immigration font partie des sujets houleux de la campagne. Ardalan Shekarabi espère réussir à convaincre les électeurs bien que cette proposition ne soit pas majoritairement soutenue par le Parlement.