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Mort d’Hubert de Givenchy, le couturier qui sublima Audrey Hepburn

GIVENCHY
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Caroline Becker - publié le 13/03/18
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Il incarnait l’élégance à la française. Le couturier français, Hubert de Givenchy, est mort le samedi 10 mars 2018 à l’âge de 91 ans. Avec lui disparaît un des derniers grands témoins de l’âge d’or de la haute couture française. Né en 1927 dans une famille aristocratique de Beauvais, Hubert de Givenchy se passionne très rapidement pour la mode. Il commence sa carrière chez plusieurs couturiers de Paris (Jacques Fath, Robert Piguet, Lucien Lelong et Elsa Schiaparelli) avant d’ouvrir sa propre maison, rue Alfred-de-Vigny, en 1952. Sa première collection, malgré un budget fort serré, est un véritable succès ! Il fait preuve d’un esprit novateur inédit à l’époque. Alors que la mode des années 1950 est régie par des règles de savoir-vivre stricte qui déterminent les types de vêtements selon les heures du jour, Hubert de Givenchy casse les codes. “Je ne souhaitais pas une maison de haute couture classique. Mon rêve était de créer une boutique où les femmes pourraient s’habiller, avec imagination et simplicité. Des vêtements faciles à porter, même en voyage, et réalisés dans des tissus ravissants mais pas coûteux.”


 

Un an après l’ouverture de sa propre maison, deux rencontres fondamentales vont changer sa vie à tout jamais. Tout d’abord, sa rencontre avec le couturier Cristobal Balenciaga en 1953 à à New-York, que Hubert admire en secret. Des interminables conversations entre les deux créateurs nourrissent l’art d’habiller du jeune couturier. Mais sa plus belle rencontre reste, sans aucun doute, celle avec l’actrice américaine Audrey Hepburn, qui deviendra l’amie et l’égérie pendant presque 30 ans. Pourtant, l’histoire avait mal commencée.

Audrey Hepburn, la muse

La rencontre débute sur un malentendu. En effet, une amie commune annonce à Hubert que “mademoiselle Hepburn” veut le rencontrer. La jeune Audrey étant encore peu connue à l’époque, Hubert la confond avec Katherine Hepburn. Il se retrouve alors nez-à-nez avec une jeune femme, nombril à l’air, vêtue d’un simple jean et d’une marinière, un grand chapeau de paille à la main. Venue demander au couturier de lui réaliser les costumes pour le futur film Sabrina de Billy Walder, Hubert de Givenchy est contraint de refuser sa demande. Mais lors du dîner qui suit cette rencontre, le charme opéré par la jeune comédienne le fait changer d’avis. C’est alors le début d’une grande amitié qui commence mais également celui d’une collaboration professionnelle exceptionnelle. Audrey, dont le style deviendra iconique, restera toute sa vie, fidèle aux créations de son couturier fétiche, à la ville comme à la scène.


L’élégance à la française

Au-delà des talents de couturier, c’est l’élégance et la distinction de l’homme qu’admiraient tant ses clientes. Sao Schlumberger dira de lui : “Il m’était impossible d’être complètement à l’aise avec un être aussi épris de perfection, surtout dans des situations quotidiennes. Son rapport au monde est essentiellement d’ordre esthétique et je ne voyais Hubert que tiré à quatre épingles, même en vacances. Rien ne le heurte plus que le laisser aller, physique ou moral. Il est impossible de le prendre en flagrant délit de négligence.”


 

Parmi les clientes les plus célèbres qui lui ont fait confiance, on peut citer la duchesse de Windsor qui demanda au couturier de lui créer, en un temps record, un habit de deuil pour assister aux obsèques de l’homme qui a renoncé à la couronne d’Angleterre par amour pour elle. D’une sobriété et d’une élégance discrète, les photos de la duchesse, à l’entrée de la chapelle Saint-Georges, derrière son voile de cigaline noire, ont fait le tour du monde. Enfin, tout le monde garde en mémoire le magnifique ensemble de l’une des dames les plus élégantes du XXe siècle, Jackie Kennedy, qui avait commandé au couturier une garde-robe complète en vue de la campagne présidentielle de son mari. L’ensemble, porté pour la première visite officielle du couple en France, marquera les esprits, notamment le Général de Gaulle qui, subjugué par la robe, la compara à une peinture de Watteau.


 

Hubert de Givenchy a quitté la maison qu’il avait créée en 1995. Il laisse, dans l’histoire de la mode, des créations inoubliables, comme la robe noire à épaules nues, portée par Audrey Hepburn dans le film Breakfast at Tiffany’s. Doué, cultivé, élégant et discret, Hubert de Givenchy représentait le plus bel exemple de l’élégance à la française. Une qualité qu’il définissait ainsi : “Le secret de l’élégance, c’est d’avoir l’air d’être soi-même.”

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