L’Origine du monde de Gustave Courbet, la Vénus du Willendorf datant du paléolithique… les censures de Facebook se suivent. Le réseau social censurera-t-il prochainement l’iconographie chrétienne ?Jusqu’où ira la censure exercée par Facebook ? « Nous n’autorisons pas les publicités qui contiennent un contenu choquant ou sensationnel, y compris les publicités qui illustrent la violence ou les menaces de violence », explique Facebook pour justifier sa censure sur le réseau social. Que Facebook ait censuré des œuvres d’art — des figurines de fertilité du Paléolithique aux photographies emblématiques du XXe siècle – n’est pas exactement une nouvelle. Mais il y a désormais des preuves concrètes que cette censure s’applique également à des images chrétiennes pourtant traditionnelles…
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Il y a quelques semaines, le Museum d’histoire naturelle (NHM) de Vienne a eu la surprise de découvrir qu’une représentation de la Vénus de Willendorf, une figurine vieille de près de 30 000 ans considérée comme un chef d’œuvre de l’art paléolithique, avait été censurée de Facebook. Figure féminine nue et plantureuse, cette Vénus de Willendorf symbolise la fertilité. « Nous estimons qu’un objet archéologique, et tout particulièrement une icône de ce type, ne doit pas être interdit sur Facebook, pas plus qu’aucune autre œuvre d’art », avait réagi dans la foulée le musée.
Facebook a fini par s’excuser, expliquant que bien que sa politique n’autorise même pas la nudité suggérée, elle « fait une exception pour les statues, c’est pourquoi le poste aurait dû être approuvé ». Mais cela ne semble pas être le cas avec d’autres formes d’art : Facebook a également interdit les artistes de rue allemands, Gustave Courbet, Gerhard Richter, Evelyne Axell et même la célèbre sculpture de Edvard Eriksen de La Petite Sirène ( au plus grand dam du Danemark).
La censure, “intégrée dans l’ADN de Facebook”
La nudité n’est pas la seule chose censurée par Facebook. En effet, comme l’expliquait Tim Schneider dans un article publié sur ArtNet, la censure « est intégrée dans l’ADN de Facebook ». Voici un extrait du livre de Scott Galloway, intitulé The Four, qui explique comment des géants de la technologie remodèlent nos vies :
“Un espace numérique a besoin de règles. Facebook a déjà des règles — elle a supprimé l’une des photographies emblématiques de la guerre du Vietnam représentant une fillette nue fuyant son village en flammes. Il a également supprimé un article du Premier ministre norvégien critiquant les actions de Facebook. Un éditeur humain aurait reconnu cette image comme un symbole de la guerre du Vietnam. Cette intelligence artificielle ne l’a pas fait.”
Il s’agit bien évidemment d’un travail difficile. Mais, à l’approche de Pâques, Facebook devrait réfléchir à repenser ses algorithmes afin que des images traditionnelles de la Passion de Jésus ne soient pas considérées comme contenant un « contenu choquant ou sensationnel » dépeignant « la violence ou les menaces de violence ».
Des images de la Passion du Christ bientôt censurées ?
Récemment, chez Aleteia.org, nous nous sommes retrouvés aux prises avec la politique publicitaire de Facebook, qui nous a empêchés de promouvoir certains de nos propres contenus car ils incluait des images de la Passion, de nudité partielle dans des œuvres classiques ou bien des images du martyre en général à travers des représentations artistiques. Une image montrant Francis Houle, (un homme originaire du Michigan qui a eu les stigmates du Christ en 1993, le vendredi saint, alors qu’il était âgé de 67 ans, a été considérée par Facebook comme contenant « un contenu choquant ou sensationnel, y compris des publicités qui dépeignent la violence ou les menaces de violence».