Une quinzaine de lycéens et étudiants universitaires ont été chargé de préparer les méditations des quatorze stations du Chemin de croix au Colisée, le 30 mars prochain. À quelques mois du synode sur les jeunes, en octobre prochain, le pape François a décidé de confier à des lycéens et universitaires les méditations du traditionnel Chemin de croix du Vendredi saint au Colisée, le 30 mars. Ces jeunes sont une quinzaine, de 18 à 25 ans, placés sous la coordination d’Andrea Monda, professeur de religion et écrivain.
Ils se sont mis au travail et ont déjà exprimé ce qui touchaient leur cœur, les uns choisissant de traiter “le sentiment d’injustice de la condamnation de Jésus, le scandale et le caractère incompréhensible de ce mystère”, d’autres “le paradoxe de la Croix”, a révélé leur enseignant. Le message qui ressort de leur réflexion : ils veulent “être accompagnés sur le chemin de la vie, sans être ni jugés ni pris en pitié”.
Méditations en mondovision
“J’ai demandé à mes élèves d’être eux-mêmes, de ne pas penser qu’ils devaient écrire des textes théologiques, et de ne pas se laisser impressionner par le fait que leurs méditations seront lues en mondovision, devant le Pape”, a déclaré Andrea Mondena à Vatican News. L’enseignant anime, chaque semaine, une émission Buongiorno Professor sur TV2000, sur la religion et des questions de société. C’est une première pour ces jeunes dont la plupart viennent d’un lycée public.
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“Ils sont très émus par l’honneur qu’on leur fait”, a-t-il confié aux médias. L’enseignant leur a donné des indications pour démarrer, mais eux ont fait “tout le travail”. Interrogé sur leur foi, l’écrivain a souligné « Je ne suis pas un curé ni un professeur de catéchisme mais un enseignant dans une école publique, donc je ne saurais pas indiquer le degré de foi de chacun ou de leur pratique chrétienne ».
Parmi les points qui ont frappé les jeunes : le fait que Jésus tombe et se relève à chaque fois, qui est le signe annonciateur selon eux de sa résurrection, et le signe que Jésus est fort et ne laisse pas la mort avoir le dernier mot. Autre signal, selon eux, très fort, la question des migrants vue dans le dépouillement de Jésus. Comme lui, ils sont « dépouillés de tout, mais ne perdent pas leur dignité ». Enfin, le mystère de la mort de Jésus est, selon eux, un renvoi à la mort de chaque homme, qui, disent-ils, est « quelque chose que nous ne voulons pas voir, que nous écartons ».
Les inédits
La décision d’interpeller les jeunes dans l’organisation du Chemin de croix au Colisée n’est pas tout-à-fait inédite. Benoît XVI, il y a cinq ans avait confié les méditations du Chemin de croix à une commission du patriarcat libanais, comprenant un groupe de jeunes et un prêtre, qui ont manifesté les attentes des peuples du Moyen Orient, sous la houlette du patriarche, le cardinal Bechara Rai.
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De la même façon, en 2002, Jean Paul II, lui, avait souhaité confié les méditations à des journalistes, signe de son estime pour eux. Autres occasions uniques : l’an dernier, pour la deuxième fois seulement, les méditations ont été confiées à une femme, la bibliste française Anne-Marie Pelletier, après mère Anna Maria Cànopi, une abbesse bénédictine d’Orta San Giulio, en Italie, choisie par Jean Paul II, en 1993.
Le Chemin de croix au Colisée est une tradition qui remonte à 1750. Elle a été interrompue entre 1870 et 1964 pour se dérouler au Vatican avant de revenir au Colisée en 1965, sous Paul VI.