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Ces expressions qui ont une origine biblique : « Semer la zizanie »

SENIOR FARMER GRAIN
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Axelle Partaix - publié le 02/03/18
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Découvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune âge. Certaines ont tellement imprégné notre culture qu’on ne soupçonne pas qu’elles puissent avoir une origine biblique.

Semer la zizanie

Cette expression vous évoque peut-être la comédie de Claude Zidi, La Zizanie, sortie en 1978, dans laquelle Louis de Funès et Annie Girardot incarnent avec beaucoup d’humour un couple en pleine discorde. La zizanie, c’est aussi le titre du quinzième album d’Astérix (1970) qui voit les irréductibles (et querelleurs !) Gaulois en plein conflit sous l’influence du perfide Romain Tullius Detritus, envoyé par César dans le petit village pour monter les habitants les uns contre les autres et ainsi diviser pour mieux régner. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, car “semer la zizanie” signifie semer la discorde, la mésentente au sein d’un groupe de personnes et l’on imagine bien quelqu’un qui, comme Tullius Detritus, distille sournoisement son venin sous la forme de petites allusions mesquines afin d’attiser querelles et jalousies.

À l’origine, une parabole agricole

Le mot “zizanie” vient du grec zizanion, traduit aujourd’hui par “ivraie”, et qui désigne une graminée particulièrement nuisible aux céréales et réputée causer une sorte d’ivresse. L’expression fait référence à la parabole du bon grain et de l’ivraie, comme le rapporte saint Matthieu dans son évangile (Mt 13, 24-30).


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Devant la foule massée devant lui pour écouter son enseignement, Jésus raconte l’histoire d’un homme qui sème du blé dans son champ, mais pendant son sommeil, son ennemi vient et sème de la mauvaise herbe, l’ivraie, au milieu de la bonne. Personne ne s’en rend compte jusqu’à ce que les deux plantes se développent. Les serviteurs de l’homme lui proposent alors d’arracher la mauvaise herbe mais il refuse par crainte que le blé ne soit arraché en même temps. Il décide de laisser se développer le blé et l’ivraie côte à côte et, au moment de la moisson, d’enlever d’abord l’ivraie, de la lier en gerbes puis de la brûler, avant de moissonner le blé.


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Dans cette belle histoire inspirée de la vie agricole, l’homme qui sème le blé représente Dieu, le champ est le monde, mélange de bon et de mauvais, le blé symbolise les êtres humains, l’ivraie, les fils du diable, quant à l’ennemi qui sème la zizanie, le mauvais grain au milieu du bon, c’est Satan. Au moment de la moisson, c’est-à-dire de la fin du monde et du jugement dernier, les anges moissonneurs feront le tri entre les justes et les autres, jetant ces derniers “dans la fournaise de feu” (Mt 13, 42), comme les gerbes d’ivraie.

Patience et espérance

À première vue, cette vision peut sembler très manichéenne avec les bons d’un côté et les mauvais de l’autre. Mais qui peut se targuer d’être entièrement juste ? Le bon grain et l’ivraie, ce mélange de bien et de mal, se trouve aussi en chacun d’entre nous. Tout comme le propriétaire du champ ne veut pas risquer de perdre le blé en arrachant l’ivraie et préfère attendre patiemment la moisson, Dieu choisit de laisser le bien et le mal cohabiter l’un à côté de l’autre dans l’espoir que le bien ne se laissera pas étouffer par le mal, mais parviendra à prendre le dessus pour se développer et s’épanouir à l’image d’un bel épi de blé.


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La parabole a également donné son nom à l’expression “séparer le bon grain de l’ivraie”, voisine de “passer au crible” avec la même idée de séparer le bien du mal.

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