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Eric Célérier : “Billy Graham voulait annoncer l’Évangile par tous les moyens !”

BILLY GRAHAM
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Nicolas Boutin - publié le 23/02/18
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Éric Célérier, pasteur et fondateur de Topchrétien.com, a travaillé avec l’influent prédicateur Billy Graham décédé le 21 février à l’âge de 99 ans. Il décrit pour Aleteia son oeuvre et confie également des souvenirs plus personnels.C’était le le télévangéliste le plus connu au monde. L’américain Billy Graham est décédé mercredi 21 février à l’âge de 99 ans. Ordonné pasteur en 1939, il multiplie les prêches aux quatre coins de la planète grâce à une foi chevillée au corps et un authentique charisme. Il attire très vite les foules.

De la reine Elizabeth au pape Jean Paul II, en passant par Mère Teresa, cette véritable pop-star de la Bible avait rencontré tous les grands de ce monde et jouissait d’une certaine influence auprès de quelques un des présidents américains qui se sont succédés depuis les années 1950. À cette époque, ce pasteur baptiste avait a su habilement utiliser la radio et la télévision. Éric Célérier, proche du pasteur nous livre ses sentiments.

Aleteia : Quel rôle a joué Billy Graham dans votre cheminement spirituel ?
Éric Célérier :
Mon parcours de foi s’est fait en deux étapes. J’ai grandi dans une famille catholique, j’ai suivi des cours de catéchisme, fait ma communion… Adolescent plutôt rebelle, j’ai redécouvert la foi à l’âge de 18 ans, dans une église évangélique. C’est là que j’ai commencé à servir Dieu avec ce que je pouvais : la guitare, l’animation de groupes de jeunes, la prêche… Quand j’ai été embauché par Billy Graham, j’étais en fait un jeune converti à la “foi vivante”. Il a été mon premier patron, j’avais 20 ans. J’ai travaillé onze mois pour préparer sa campagne d’évangélisation à Paris en 1986. Je timbrais les lettres ! Lorsqu’il prêchait, j’étais derrière lui sur l’estrade : ses mots m’ont touché et j’ai alors prié pour devenir comme cet homme. En l’écoutant, j’ai compris que l’on pouvait investir de sa vie et de son temps dans un projet chrétien et en voir les fruits. Des milliers de personnes étaient présentes à cet événement, ça a marqué ma vie pour toujours. Je me suis dit qu’il était possible de faire des choses pour servir Dieu et changer la vie des gens. À cette époque, la France considérait les évangélistes comme une secte et après son arrivée tout a changé : il a même été reçu par François Mitterrand. Billy Graham a inspiré beaucoup de monde, il a rassemblé plus de 200 millions d’auditeurs dans 185 pays ! Il voulait annoncer l’Évangile par tous les moyens !


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Quand on évoque Billy Graham, quelle anecdote vous vient à l’esprit ? 
 J’ai dormi dans son lit ! J’ai passé une semaine dans le chalet qu’il possède dans les montagnes de Caroline du Nord, un peu à l’écart d’un centre de retraite. À cette occasion, j’ai pu expérimenter certaines grâces. Lorsque je marchais dans les montagnes, une question est venue en moi grâce à l’Esprit saint. J’ai entendu Dieu me dire :
– “Éric quelle est la mesure du succès pour toi ?”
– “C’est faire connaître l’Évangile à un million de personnes par internet.”
-“Et combien y a-t-il de personnes en Dieu ?”, m’a-t-il répondu.
-“3 : le Père, le Fils et le Saint-Esprit”.
-“Tu as bien répondu Éric. Et j’ai créé combien d’humain à l’origine ?”
-“Deux ! Adam et Eve.”.
-“À ton avis, est-ce que c’est un grand chiffre ?
-“Non, c’est petit”.
Le Seigneur voulait me montrer que l’important ce n’était pas le nombre mais la profondeur de la relation à l’intérieur de ce nombre. Quand il crée un être humain, c’est pour avoir une relation avec lui. J’ai compris que mon critère de mesure n’était pas le bon.


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Quel héritage laisse Billy Graham ?
La Bible nous encourage à regarder ceux qui nous ont précédé, à imiter leur foi. On a tendance à s’inspirer des figures plus anciennes, mais c’est bien d’avoir également des modèles récents, surtout quand ils finissent bien. Ce qu’il laisse c’est un modèle à suivre. Un modèle d’intégrité, de fidélité et de longévité. Billy Graham travaillait et lisait beaucoup. Il laisse aussi une famille, des fils et des filles qui, pour certains, comme Franklin et Anne, continuent d’annoncer l’Évangile. Son petit-fils Will fait aussi des campagnes. Hier, il m’a raconté : “Je me souviens que mon grand-père a dit : “Un jour vous entendrez que Billy Graham est mort, mais ne le croyez pas, ce jour-là je serai plus vivant que jamais”. Il a été une des personnalités préférées des Américains pendant 60 ans ! Il laisse un héritage spirituel. “Le rôle du Saint-Esprit est de convaincre, le rôle de Dieu est de juger, le mien est d’aimer”, disait-il. Le sien n’était ni de convaincre, ni de juger, simplement d’aimer. Ce qu’il a fait jusqu’au bout.

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