Dans certaines églises ou cathédrales, de hautes structures surmontent le maître-autel, attirant l’œil du visiteur et mettant ainsi en valeur le lieu le plus important de l’église. Ces structures, communément appelées baldaquins ou plus anciennement ciboriums, sont érigées au-dessus de l’autel et comportent le plus souvent quatre colonnes. Elles peuvent aussi être accolées à un mur et ne comportent dans ce cas que deux colonnes.
À l’origine, vers le IVe siècle, ces baldaquins furent érigés dans des églises très spacieuses où l’autel semblait petit par rapport à la taille de l’édifice. Le baldaquin permettait alors de lui donner plus d’importance. Des rideaux étaient fixés entre les colonnes, pour rappeler le Temple où le Saint des saints était séparé du reste de l’espace par un voile.
Un parallèle avec la houppah juive ?
Au cours de la célébration liturgique, les rideaux étaient tantôt fermés, dissimulant l’autel aux yeux de l’assemblée, telle l’iconostase, tantôt ouverts. Ceci correspond à l’instauration de la Nouvelle Alliance établie par le sacrifice de Jésus sur la croix et rappelle le moment où "le rideau du Sanctuaire se déchira en deux." (Mt 27, 51)
Certains établirent également un parallèle entre le baldaquin et la houppah juive. La houppah est un dais traditionnellement utilisé lors de la cérémonie juive du mariage. Elle se constitue d'un drap, d'une étoffe, parfois d'un châle de prière, étendu ou soutenu par quatre piliers, fixée devant l'arche sainte ou transportée par des assistants à l'endroit où se tiendra la cérémonie. Elle symbolise le foyer que le couple s’apprête à fonder et, telle la tente d’Abraham, est ouverte aux quatre coins en signe d’hospitalité. La houppah peut également symboliser la chambre nuptiale.
Loin d’être un simple ornement
En ce sens, le baldaquin marque, dans l’église, le lieu où l’époux (Jésus) rencontre son épouse (l’Église), où Eucharistie et sacrement du mariage sont liés, et rappelle ces paroles de saint Paul :
"Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte en la purifiant par le bain de l’eau baptismale, accompagné d’une parole ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ; il la voulait sainte et immaculée." (Ep 5, 25-27)
Le baldaquin n’est donc pas un simple ornement décoratif mais il revêt une portée symbolique importante, comme c’est souvent le cas pour les éléments artistiques et architecturaux ornant les églises et plus largement les édifices religieux.