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Et si les élèves se mettaient au bridge pour être meilleurs en maths ?

BRIDGE CARDS
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Marzena Devoud - publié le 12/02/18
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Les quelques 7000 élèves du CM1 à la terminale qui suivent des cours de bridge à l’école afficheraient de très bons résultats en maths. Tant et si bien qu’un rapport en préconise la généralisation pour les élèves.Un jeu de cartes pour redonner le goût des mathématiques aux élèves français et relever le niveau général ? C’est ce que recommande le député LREM Cédric Villani, lauréat de la médaille Fields et Charles Torossian, Inspecteur Général de l’Éducation nationale dans un rapport rendu ce lundi 12 février au ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer. Le document liste 21 mesures pour améliorer le niveau en mathématiques des élèves, parmi lesquelles l’apprentissage par le jeu, dont le bridge, en milieu scolaire. Plutôt insolite, non ?


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Toutes les familles françaises expatriées à l’étranger le savent. Après avoir inscrit leurs enfants dans les systèmes scolaires locaux, les parents constatent presque immédiatement que le niveau de l’enseignement des maths est bien meilleur qu’en France. Selon le classement d’évaluation TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study), la France figure parmi les bons derniers de la classe. Après avoir auditionné quelques centaines de personnes et reçu plus de 1000 contributions, “on s’est rendu compte que la situation était encore plus grave que ce qu’on imaginait”, a souligné Cédric Villani. Il y a donc urgence !

L’appétit des mathématiques

Et si l’idée de Cédric Villani et de Charles Torossian peut paraître singulière, elle ne l’est pas tant que cela. En effet, des écoles anglo-saxonnes ou russes incluent très souvent l’apprentissage du bridge aux enfants dès les premières classes, sans que cela soit considéré comme une activité sportive extrascolaire.

En effet, ce jeu permettrait de faire sauter les blocages si fréquents que connaissent tant d’élèves en face des mathématiques. Objectif ? Favoriser une approche ludique de la matière. Cette proposition particulière consisterait à installer dans les écoles des clubs de bridge ou d’échecs parmi d’autres activités destinées à faire aimer les maths au même titre que les jeux éducatifs Mathador ou encore les méthodes Montessori qui ont déjà fait la preuve de leur efficacité.



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Le pari réussi dans quelques écoles françaises

Sans attendre d’initiative gouvernementale, les académies comme celles de Bordeaux, de Lille de Reims, de Rennes et de Versailles ont déjà intégré le bridge comme outil à l’apprentissage des mathématiques. Quelques années d’expériences très encourageantes ont montré la voie. Pour Pascal Evrard principal adjoint du collège Charles de Gaulle à Jeumont (Nord) où il enseigne le bridge et les mathématiques, les résultats sont au rendez-vous : “on s’est très vite aperçu qu’il y avait beaucoup d’intérêt à enseigner le bridge aux élèves”.


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C’est aussi le cas au collège des Châteaux de Châtenois (Bas-Rhin), à l’initiative, il y a six ans, du professeur et bridgeur Philippe Chapus : “En tant qu’enseignant de maths, j’y trouve mon compte. Il y a beaucoup de calcul mental et de mémorisation, détaille-t-il. La construction du plan de jeu et la démonstration de maths ont des points communs. J’ai eu un élève en 4e qui avait 12/20 de moyenne en maths. Après quelques mois de pratique du bridge, il a atteint 17/20 ! Grâce au bridge, il a compris la rigueur. Les enfants jouent sans se rendre compte qu’ils travaillent et acquièrent des compétences transversales utiles dans plusieurs matières”, explique-t-il à Aleteia.

Faire des maths en s’amusant

Selon les enseignants des cinq académies pionnières, cet outil ludique peut surtout aider les enfants en décrochage comme ceux qui ont des problèmes de concentration et d’attention. Avec le bridge, la moitié des élèves ont retrouvé le goût des calculs. Ils ont développé un esprit d’analyse. En même temps, leur concentration a progressé, ils ont pris confiance en eux.

Finalement, la clé de la réussite se trouve certainement dans le changement de comportement des élèves qui ont retrouvé du plaisir à faire des maths. Un défi pour les auteurs du rapport qui souhaitent inscrire les mathématiques comme une “priorité nationale”.

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