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L’origine de ces épreuves olympiques d’hiver a de quoi surprendre

WINTER SPORTS
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Cynthia Dermody - Nicolas Boutin - publié le 05/02/18 - mis à jour le 07/02/22
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Vous ne regarderez pas les Jeux olympiques d'hiver de Pekin de la même façon...

La plupart d'entre nous savent que les premiers Jeux olympiques ont eu lieu dans la Grèce antique. Les guerres entre cités étaient suspendues tous les quatre ans et les athlètes affluaient à Olympie pour s'affronter à la lutte, au lancer de disque ou bien lors de courses de chars — des compétitions sportives tout à fait sensées. Mais quand au début du XXe siècle on s'est dit,  "Vous savez ce qui rendrait les Jeux olympiques encore plus spectaculaires ? De la neige et de la glace !", il a fallu se rendre à l'évidence, la Grèce ne disposait pas de ces atouts météorologiques. La mer Égée n'est pas réputée pour ses épisodes neigeux et la toge offre bien peu de confort dans des conditions hivernales.

Les partisans des olympiades d'hiver ont donc dû s'inspirer ailleurs. Et ce qu'ils ont finalement choisi pour faite office de disciplines olympiques est, reconnaissons-le, atypique.  Les Jeux olympiques d'hiver de Pekin ont débuté le 4 février. Ils comptes sept sports, 15 disciplines et 109 épreuves. Aleteia vous propose de décrypter certaines des disciplines phares des JO d'hiver franchement insolites si l'on veut bien considérer que l'on s'est finalement habitué.

Le biathlon

La Norvège est peut-être un petit pays en nombre d'habitants, c'est un grand pays de ski. En témoigne les moissons que font ses délégations depuis des années aux JO d'hiver. Pensez donc. Depuis leur création en 1924, la Norvège a accumulé 520 médailles olympiques. Et non seulement le pays a survolé plusieurs éditions des JO, mais il les a aussi pratiquement inventés. Prenez le biathlon — un condensé de ski de fond et de tir sur cible.

Rare sont les skieurs aujourd'hui, même les plus aguerris, à imaginer se trimballer lors d'une sortie à ski pendant le week-end avec une arme à feu. Cette manie a une longue histoire en Norvège. Dans la mythologie nordique, le vieux dieu Ullr était la divinité de la chasse et du ski, et parce que la Norvège était couverte de neige pendant une grande partie de l'année, le ski était moins une activité de loisirs et plus un moyen de locomotion. Les Norvégiens ont donc rapidement appris à tirer depuis des skis. L'une des toutes premières stations de ski au monde d'ailleurs, construite en Norvège, a été inaugurée en 1861 pour promouvoir la défense nationale. Et aujourd'hui, le biathlon s'inspire d'anciens exercices militaires norvégiens.

Le curling

Curieuse combinaison de bowling, de pétanque et, apparemment, de nettoyage domestique, le curling a été inventé en Écosse — joué sur des lacs gelés au début des années 1500, rendant le jeu plus vieux que Shakespeare et même que l'inépuisable Keith Richards des Rolling Stones. Le jeu est ancré dans sa propre histoire : la pierre utilisée vient de deux endroits du monde : une île au large de l'Écosse, appelée Ailsa Craig et Trefor Granite Quarry au Pays de Galles. D'ailleurs, toutes les pierres lancées durant les Jeux olympiques seront extraites d'Ailsa Craig, les curleurs ont interdiction d'apporter les leurs.

Le curling a été disputé aux tout premiers Jeux olympiques d'hiver en 1924, où l'Écossais Robin Welsh (en compétition pour l'Angleterre) a battu un record qui existe encore aujourd'hui : à 54 ans, il est devenu le plus âgé des médaillés olympiques. Cependant, il n'a pas vraiment pu profiter de sa récompense. Il a fallu 82 ans pour remettre les médailles à cette toute première compétition olympique — les organisateurs n'étaient pas sûrs jusqu'en 2006 si l'édition devait compter ou non le curling comme sport officiel. Robin Welsh, lui, est mort en 1934.

Le skeleton

On peut supposer que le sport du skeleton — où les concurrents glissent la tête la première dans une descente de glace à environ 130km/h — a été ainsi nommé à cause de tous les os cassés accumulés durant les courses (skeleton se traduit de l'anglais comme squelette). Mais non. Apparemment, un Anglais nommé L.P Child a fabriqué un nouveau traîneau en métal en 1892 pour surprendre et divertir ses amis audacieux. Certains pensent que le nouveau traîneau ressemblait à un squelette. D'autres insistent sur le fait que c'était un sabotage anglais du mot norvégien Kjaelke, qui signifie traîneau de glace.

Le skeleton était avant tout un sport suisse avant de commencer à décoller (parfois littéralement) dans d'autres pays d'Europe centrale. Il n'est devenu un habitué des Jeux olympiques qu'en 2002. Maintenant, le sport est si populaire que même les pays qui n'ont pas de pistes, ni même de neige, rivalisent avec ceux qui sont réputés pour leurs sports d'hiver. L'édition 2022 verra ainsi des compétiteurs venus du Ghana, du Nigeria et de la Jamaïque.

Le saut à ski

C'est une autre épreuve que nous pouvons attribuer aux Norvégiens. Le pionnier en matière s'appelait Ole Rye. Les annales nous indiquent qu'il aurait fait un bond de 9,5 mètres en 1808. Les premières compétitions de cette discipline spectaculaire verront le jour à fin du XIXe siècle. Pour l'anecdote, un certain Karl Hovelsen, un américain spécialiste du combiné nordique norvégien, imagina dans les années 1930 un spectacle de saut à ski, qui tenait plus du cirque qu'autre chose. On trouva le numéro suffisamment approprié pour en faire une épreuve olympique puisque le saut à ski a très tôt fait partie des Jeux d'hiver. Les athlètes d'aujourd'hui sautent, désormais, un peu plus loin que le vieux Ole Rye. Le record du monde étant actuellement de 253,5 mètres — soit un peu plus long que deux terrains de football.

En 2022, sept nouvelles épreuves ont fait leur entrée aux JO de Pékin. Parmi elles, on compte le saut par équipe mixte. Chaque équipe est composée de quatre athlètes, deux femmes et deux hommes, qui s'élanceront à tour de rôle sur un petit tremplin et en utilisant les mêmes notations que pour l’épreuve par équipe masculine. Le ski acrobatique voit aussi s'ajouter trois nouvelles épreuves pour cette éditions des JO d’hiver avec d'abord le saut par équipe mixte, qui fait partie des 9 épreuves mixtes au programme à Pékin. Pour cette épreuve, il y aura trous skieurs par équipe avec au moins un homme et une femme. Les scores des trois athlètes seront additionnés et l'équipe qui obtiendra le plus grand total l'emportera.

Le bobsleigh

Parce que le skeleton n'était pas un sport assez dangereux pour les athlètes suisses de la fin du XIXe siècle, quelques-uns d'entre eux ont collé deux traîneaux de skeleton ensemble pour un peu plus de frisson. Ils ont aussi ajouté un mécanisme de direction. Il semble que l'engin ait été appelé "bobsleigh" à cause de la manière dont les concurrents se balançaient pour augmenter leur vitesse.

Le sport s'est développé rapidement et, en 1897, le premier club de bobsleigh a été fondé dans la ville suisse de St Moritz. Une compétition de bobsleigh de quatre hommes a eu lieu lors des tout premiers JO en 1924, suivis de l'épreuve de deux hommes en 1932. L'événement devenait rapidement un poids lourd d'hiver... à plus d'un titre. Les participants ont vite compris qu'un traîneau plus lourd était un traîneau plus rapide, ce qui a conduit certains concurrents de poids (dans tous les sens du terme) à se lancer dans la discipline. Le sport a réglementé cette pratique en 1952, et maintenant chaque traîneau doit adhérer à un poids maximum : les équipages de quatre hommes ne peuvent pas peser plus de 630 kilos (y compris le traîneau lui-même) ; les équipages à deux hommes peuvent être de 390 kilos et les équipages de deux femmes ne dépassent pas 340 kilos. Comme pour le saut à ski, le bobleigh affiche une nouveauté lors de ces JO 2022 : une épreuve de bob monoplace féminin.  

Voilà donc cinq sports olympiques d'hiver aux débuts surprenants, parfois même étranges. Vous êtes maintenant disposé à vous affaler sur votre canapé et profiter du spectacle.

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