Daniel Mananta, star de l’écran dans le plus grand pays musulman du monde, confesse sa foi chrétienne.Les paroissiens de Wae Mata, dans le diocèse de Ruteng, sur l’île indonésienne de Florès, ont eu l’heureuse surprise de voir leur chapelle remise à neuf. Son toit fuyait, et elle était passablement délabrée. C’est une star indonésienne qui s’est chargée des travaux, Daniel Mananta. Il a financé la reconstruction d’une douzaine de bâtiments sur l’île, et il explique le choix de la chapelle de Wae Mata. Il assure qu’il était impressionné par la façon dont les catholiques du coin pouvaient marcher de nombreux kilomètres pour assister à l’office, dans un lieu de culte ruiné. “Cela m’a touché, et j’ai voulu réparer l’église”, confie-t-il.
L’ascension d’une idole
Si le nom de Daniel Mananta ne vous dit rien, c’est que vous n’êtes pas indonésien. C’est un fils d’immigrés chinois, d’une famille de commerçants, dont la trajectoire fait probablement rêver des millions de jeunes parmi ses concitoyens. Assez timide et réservé dans sa jeunesse, il commence par travailler dans le magasin de son père. Mais il n’est pas taillé pour cet emploi, et cherche d’autres opportunités.
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Il se porte candidat pour le programme de “chasseur de star” MTV VJ Hunt 2003 de la chaîne de télévision TV Indonesia. Sélectionné avec 6000 autres participants, il a finalement emporté la coupe. Depuis, le jeune homme de 22 ans n’a plus rien d’effacé. Il s’épanouit sous le feu des projecteurs, et devient rapidement un présentateur célèbre. En 2004, il accueille les MTV Asia Awards, interviewe des célébrités comme Korn ou Linkin Park. Il a aussi chanté, aux côtés des Potenzio et même créé sa propre marque de vêtement “DAMN ! I Love Indonesia” dérivée de son nom (DAniel MaNanta).
Un catholique dans le monde du showbiz
Beaucoup d’autres, pris dans le monde du showbiz, s’y sont brûlés les ailes, d’autant que les stars indonésiennes sont connues pour leurs frasques, notamment avec l’usage de drogues. C’est aussi dans ce pays que sévit “Ryan” Verry Idham Henyansyah, ancien mannequin jugé pour le meurtre de onze personnes, qui transforme ses audiences en shows suivis par des millions d’Indonésiens en mal de sensations.
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Mais du côté de Daniel Mananta, les tabloïds n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent. Il mène une vie rangée, et affirme que “la clé d’une vie heureuse est de vivre selon les valeurs catholiques”. Il témoigne avoir été soigné miraculeusement en 2012 d’une étrange maladie, résistante aux traitements conventionnels, qui attaquait ses cordes vocales.
Il voue en particulier une grande admiration au pape François, qu’il décrit comme un homme “plein d’humour”, “aux principes profonds”. Suivant son exemple, il soutient et visite divers organismes humanitaires : orphelinats, fondations contre le cancer, maisons de retraites… Le prêtre qui officie à la chapelle de Wae Mata, le père Agustinus Agung, conclut : “J’espère que les jeunes de la paroisse suivront l’exemple de Daniel.”