Plusieurs centaines de détenus, encouragés par les organisateurs à ne pas avoir honte de leur condition, prennent très à cœur leur engagement et se donnent à fond.Ces trois derniers mois, quelques 650 détenus péruviens ne chôment pas. Dans la perspective de la visite du pape François dans leur pays du 18 au 21 janvier prochain, des prisonniers, hommes et des femmes, issus d’une douzaine de centres de détention ont confectionné environ 300 000 chapelets de leurs propres mains. Ils sont destinées aux différents événements et célébrations qui jalonneront le voyage du Saint-Père.
L’initiative a été prise par l’Institut national pénitentiaire, en coordination avec l’archidiocèse de Lima, rapporte Fides. Elle donne à tous ces détenus le sentiment de faire partie intégrante de ce grand climat de joie et d’espérance qui caractérise les voyages du Saint-Père depuis le début de son pontificat. Les ventes de ces chapelets, aideront entre autres à couvrir les frais de l’organisation du voyage soutenue par l’Église de Lima, dont ceux des quelques 20 000 jeunes bénévoles recrutés pour en assurer le bon fonctionnement. Une autre partie des fonds ira aux détenus eux-mêmes qui font partie du programme à l’intérieur de ces prisons dites « productives ».
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Le directeur exécutif de la visite du Pape à Lima, le père Luis Gaspar Uribe, a parlé et rassuré les détenus de la prison Notre-Dame de Fatima, à Lima : “Vous ne devez pas avoir honte. Dieu n’a pas honte de vous” — leur a-t-il déclaré — “Le Pérou verra ce que vous êtes capables de faire de vos mains”. Martha Hualinga, qui purge une peine de huit ans de réclusion dans l’établissement, prend à coeur et avec dévouement cet engagement. Assurant avoir tiré les leçons de ses erreurs passées, elle a confié voir dans chaque chapelet qu’elle réalise l’espoir que les choses s’améliorent pour elle”.
Face aux critiques
Deux à cinq millions de personnes devraient être présents à Lima pour la visite du Saint-Père. En réponse aux critiques faites à l’Église péruvienne sur les coûts que la visite comportait pour le Pérou — comme ce fut le cas en Colombie — le porte-parole de l’Archidiocèse de Lima, chargé de la visite, le père Miguel Angel Vassallo, a tenu à préciser que ces activités ne sont pas obligatoires mais “dépendent de la générosité de chacun”.
L’Église, a-t-il poursuivi — a beaucoup de dépenses comme : couvrir les frais d’une centaine de chasubles, ceux de milliers d’hosties, les installations en particulier celles sur l’esplanade de la chapelle de la base aérienne, pour la messe du dimanche 21 janvier, “pour que les personnes puissent communier”. Le porte-parole de conclure alors : “Tout cela n’est pas offert gratuitement, il a bien fallu organiser des collectes mais si quelqu’un ne veut pas collaborer, il n’y est pas obligé. À la fin, Dieu pourvoira”.
Avant sa visite au Pérou, le Pape sera du 15 au 18 janvier au Chili, où il passera par Santiago, Temuco (sud) et Iquique (nord). Ce sera son sixième voyage en Amérique latine, après son voyage en Colombie du 6 au 10 septembre derniers.