Cette mesure pourrait représenter un motif d’apaisement entre l’Église et le gouvernement philippin L’Église aux Philippines a toujours invité les fidèles à participer aux célébrations de la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre, et toutes les écoles du pays interrompaient les cours. Mais de savoir que ce jour-là a été décrété par le gouvernement “jour de fête nationale” réjouit les catholiques de l’archipel, après des mois de tensions entre l’Église et le président Rodrigo Duterte, depuis le lancement de sa lutte anti-drogue, en juillet 2016 ayant fait des milliers de morts.
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Cet apaisement, l’Église le demande depuis le déclenchement de la guerre contre la drogue, exhortant le gouvernement philippin à mettre fin à cet épouvantable “gâchis” de vies humaines, et multipliant ses actions pour déjouer les exactions. Ce geste pourrait également calmer les esprits sur la question de la prolongation de la loi martiale à Mindanao, théâtre de violents affrontements entre les combattants du groupe Maute et l’armée gouvernementale.
Une “juste reconnaissance”
Pour permettre aux citoyens de célébrer la fête de l’Immaculée Conception, le gouvernement a décrété la fermeture des écoles et bureaux dans tout le pays. Le projet de loi a été approuvé par la Chambre des représentants le 2 mai dernier et par le Sénat le 11 décembre. Il a été signé fin décembre par le président Rodrigo Duterte et devait entrer en vigueur 15 jours après sa publication sur le Journal Officiel. Le geste présidentiel a été salué avec satisfaction par de nombreuses personnalités. Ramon F. Santiago, du mouvement laïc “Couples pour le Christ”, y voit “une juste reconnaissance pour la Vierge Marie”, sainte patronne du pays.
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La fête du 8 décembre était jusqu’à ce jour la seule des trois fêtes de précepte à ne pas être intégrée dans le calendrier des jours fériés et chômés. La mesure découle d’une proposition de loi du député Rodolfo Fariñas, face au rôle important que joue le catholicisme « dans le développement de la culture, des philosophies, des politiques, de l’éducation et normes sociales » dans le pays. Déclarer le 8 décembre comme une fête sans travail, renforcera, selon lui « la dévotion établie des Philippins – majoritairement catholiques — pour la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu ».
Devant le Sénat, Vicente C. Sotto III a souligné la foi des Philippins, à 80,58% catholiques selon les statistiques de 2016, et la dévotion populaire pour Marie, dont témoignent “les festivités organisées par chaque ville en l’honneur de la Sainte Vierge, tout au long de l’année”, rapporte Églises d’Asie.