Le benjamin désigne le dernier-né d’une famille, celui que l’on appelle parfois affectueusement le « petit dernier » surtout s’il arrive quelques années après les autres enfants de la fratrie. Par extension, c’est aussi l’individu le plus jeune d’un groupe.
L’expression nous vient de l‘Ancien Testament, si riche en histoires à rebondissements. Dans le récit de la Genèse, Benjamin est le dernier des douze fils de Jacob (fils d’Isaac et petit-fils d’Abraham) et le second de Rachel, qui meurt en couches. D’abord appelé Ben-Oni (Fils du deuil) par sa mère mourante, il est rebaptisé Benjamin par son père, c’est-à-dire Fils de la droite, la droite étant le côté du bonheur et de la chance. Benjamin est aussi le frère de Joseph, vendu comme esclave aux Égyptiens par leurs frères (en fait leurs demi-frères), jaloux de l’amour que lui porte leur père. Ils dissimulent leur forfait en faisant croire à l’attaque d’une bête sauvage et Jacob, pensant Joseph mort, reporte sa tendresse sur le jeune Benjamin qui devient son protégé.
Une belle histoire de pardon
Alors qu’une grande famine sévit dans le pays, Jacob demande à ses fils de partir acheter du blé en Égypte où des réserves ont été constituées. Il garde cependant Benjamin auprès de lui pour être sûr qu’il ne lui arrive rien :
Mais Benjamin, frère de Joseph, Jacob ne l’envoya pas avec ses frères car il se disait : "J’ai peur qu’il lui arrive malheur !" (Gn 42, 04)
Ce n’est que contraint et forcé qu’il finit par le confier à ses frères dans un second voyage afin de récupérer l’un des leurs, retenu en Égypte. Joseph, devenu l’un des personnages les plus importants du pays, profite de ce que ses frères ne le reconnaissent pas et les met à l’épreuve.
Mais lorsqu’il veut garder Benjamin comme esclave, ils protègent leur jeune frère qu’ils appellent l’enfant et l’aîné s’offre pour rester à sa place. Joseph, très ému de retrouver son petit frère, dévoile alors son identité et leur pardonne leur trahison. Par la suite, Benjamin sera à l’origine de l’une des douze tribus d’Israël.