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En Birmanie, le Pape mise sur la petite Église locale comme facteur d’unité

POPE BIRMANIA

Le pape François à son arrivée à l'aéroport de Rangoun.

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Aymeric Pourbaix - Agence I.Media - publié le 27/11/17
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Au premier jour de son 21e voyage apostolique en Birmanie puis au Bangladesh, le Pape a été accueilli chaleureusement par les catholiques : signe encourageant pour une plongée dans un pays complexe.Dans cette ville immense et populeuse qu’est Rangoun, les toits pointus des pagodes sont aussi nombreux que les clochers des grandes cités chrétiennes. Marquant ainsi clairement l’empreinte bouddhiste sur cette Birmanie qui reçoit le Pape.

Cependant, non loin de la plus grande pagode de la capitale économique du pays, toute teintée d’or, trône une marque évidente de changement au pays des bonzes : la cathédrale catholique, flambant neuve, bien que datant du XIXe siècle. Au premier jour du voyage du pape François, les pèlerins s’y pressent pour entendre la messe. À la fin de la cérémonie, on y lit comme d’habitude une prière pour les vocations.

De la même façon, un peu plus tôt dans la journée, on ne pouvait qu’être enthousiasmé par la centaine d’enfants qui ont accueilli le Pape à l’aéroport, chantant et agitant leurs drapeaux birmans et celui, blanc et or, du Vatican.

À elles seules, ces deux images résument la jeunesse et l’essor d’une petite Église, certes, puisqu’elle constitue environ 1% de la population. Mais dynamique au point d’attirer des conversions et de susciter des vocations sacerdotales — 400 séminaristes pour 800 prêtres.


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Et c’est sur cette Église-là, comme le levain dans la pâte, que le Pape mise pour redonner une unité à ce pays déchiré, et pour promouvoir un développement respectueux de la dignité humaine, qui puisse profiter à tous.

Sans doute, il ne sera pas facile au souverain pontife de garder une juste distance dans une situation explosive. La crise des Rohingyas est comme une plaie ouverte dans ce pays où l’identité repose sur le bouddhisme et sur l’ethnie birmane. Qui n’en fait pas partie court le risque d’être marginalisé, voire chassé. C’est le sort de toutes les minorités, y compris les chrétiens dans la région nord du Kachin, par exemple. C’est ce qui s’est produit depuis deux mois de manière beaucoup plus spectaculaire avec les musulmans rohingyas, sur fond de radicalisation d’une partie d’entre eux.

15 minutes avec le chef des armées birman

Il faudra des trésors de diplomatie au successeur de Pierre pour encourager la transition démocratique du pays, sans déplaire aux militaires qui tiennent encore les leviers du pouvoir. Mais le Pape a montré son sens diplomatique en acceptant de recevoir dès aujourd’hui le chef des armées birman, Min Aung Hlaing, en compagnie de quatre autres officiers généraux.

Au cours de cette rencontre qui a duré quinze minutes, pas une de plus, le pontife a insisté sur “la grande responsabilité” des autorités dans une période de transition. C’est-à-dire, en clair, un appel à la retenue, en particulier de la part de l’armée, accusée d’épuration ethnique par les Nations unies. Si le Pape a accepté de bouleverser son programme pour recevoir les militaires — c’est une marque de considération — le pontife ne s’est pas privé de souligner, courtoisement, mais fermement, qu’il y a des limites à l‘exercice autocratique du pouvoir.


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