Alors qu’à Toulouse se tient le congrès national des alcooliques anonymes, petite histoire sur leur “Père protecteur”, le rédemptoriste Alfred Pampalon, depuis plus de 100 ans.Actuellement, rien qu’en France, plusieurs millions de personnes souffrent de l’alcool et de ses conséquences. Chaque année, le mouvement des Alcooliques anonymes (Aa), organise un congrès pour que ses membres, répartis sur tout le territoire national, viennent partager leurs expériences et en discuter avec des professionnels. Tout le monde est la bienvenue, voire ceux qui hésitent encore à franchir le seuil de ces associations. Le thème de cette année est “Pourquoi pas ?”, sous-entendu… Pourquoi pas pousser la porte d’une première réunion… Pourquoi pas profiter de ce congrès pour les rencontrer ? C’est à Toulouse ces 18 et 19 novembre.
L’alcool en parler pour se libérer, c’est le slogan du mouvement depuis 57 ans. Il rassemble plus de deux millions de personnes dans le monde. Parmi eux, certaines poursuivent également un chemin spirituel, prêtes à “découvrir qu’il y a un Dieu qui les aime” et prêtes à s’en remettre à la protection du père Alfred Pampalon, patron de toutes les personnes souffrant d’addictions. Ce rédemptoriste a été déclaré vénérable, le 14 mai 1991, par saint Jean-Paul II.
Parmi toutes les misères humaines, forte était en effet l’attention du père Pampalon pour les personnes souffrant de ces dépendances qui privent l’homme d’une partie de sa liberté. Exposé aux moqueries de son entourage, aux reproches constants, “l’alcoolique” – comme on l’étiquette, – voit sa culpabilité et sa honte augmenter, entrant alors dans un engrenage infernal qui touchait son “cœur d’apôtre”.
Le “bon père Alfred”
Le “bon père Alfred”, comme tout le monde l’appelle, est né à Levis, dans la province canadienne de Québec, le 24 novembre 1867. Très tôt, le jeune garçon révèle “la pureté de son âme, l’esprit de prière et la serviabilité sans calcul”, rapporte la Fraternité Saint-Alphonse qui lui dédie chaque année depuis 18 ans une neuvaine et une grande fête.
A cinq ans déjà, lorsque sa mère est sur le point de mourir, il regarde une image de Marie et décide que c’est elle qui sera désormais sa maman. À 17 ans, atteint d’une grave maladie, il reçoit les derniers Sacrements, mais sa famille l’emmène au sanctuaire de Sainte Anne de Beaupré, où règne “la sainte de la tendresse”, Sainte Anne, et voilà qu’il guérit. Il a décidé : c’est en fils de saint Alphonse de Liguori, en Rédemptoriste, qu’Alfred veut vivre désormais, en allant vers les petits et les souffrants, les attirant vers Dieu et pacifiant les cœurs.
Pendant son sacerdoce, les symptômes de la tuberculose commencent à se révéler mais il poursuit sa mission : entendre les confessions, diriger les âmes, réconforter les pauvres, baptiser. Le 30 septembre 1896, il rend le dernier soupir. Depuis sa mort se multiplient les témoignages de guérisons physiques et spirituelles de personnes qui se rendent sur sa tombe, à la basilique du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, pour invoquer son intercession.
Prier avec confiance
Le bon père Alfred demeure accessible à tous ; il se penche sur toutes les misères, se fait le protecteur des personnes qui le supplient avec confiance, le coeur lourd de leurs souffrances :
“Cher père Alfred, je t’adresse ma prière, je te crie ma souffrance. Viens à mon secours, obtiens-moi les faveurs que je désire. Tu es le protecteur reconnu des personnes qui souffrent dans leur corps, dans leur coeur et dans leur âme.
Tu t’occupes spécialement des alcooliques et des toxicomanes ; tu es leur protecteur vénéré. Tu as libéré tant de personnes de la dépendance de la drogue et de la boisson. Libère-moi aussi de ce mal, je t’en prie, et libère les personnes que je te recommande, surtout les membres de ma famille.
Je viens à toi avec confiance. Je t’en prie pour moi et pour ceux et celles qui me sont chers. Étends ton assistance à toute l’Église et au monde entier.
Amen.” (Fraternité Saint-Alphonse)