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Le Vatican veut régler la délicate question des enfants nés d’une relation avec un prêtre

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Gelsomino Del Guercio - publié le 10/11/17
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La commission pontificale pour la protection des mineurs reconnaît la complexité de la question mais annonce à l’association Coping international son intention d’agir.La question des enfants dont le père est un prêtre ou un religieux est une question délicate dans l’Église. Et le Saint-Siège a décidé pour la première fois de l’affronter. La Commission pontificale pour la protection des mineurs, instituée par le pape François en 2014 pour protéger les enfants des prêtres pédophiles, a également pour mandat de s’intéresser aux besoins et droits des enfants dont le père est un prêtre. C’est donc à ce titre qu’elle est entrée en contact avec l’association internationale Coping International (“children of priests”) chargée de représenter ces enfants, pour lui annoncer son intention d’agir.

L’association, lit-on sur le site de Coping, est un organisme bénévole engagé dans la promotion du bien-être des enfants de prêtres et religieux dans le monde entier. « Nous travaillons aux côtés de l’Église, pour encourager une ouverture d’esprit envers les personnes touchées par cette question ». Les enfants de prêtres, en effet sont souvent victimes de troubles psychologiques, économiques et sociaux dus au fait que leur père est soumis au célibat et qu’ils sont donc destinés à grandir sans lui, avec toutes les conséquences que cela comporte ». D’après Coping International, le nombre d’enfants nés d’une relation « illégitime » entre la mère et un prêtre s’élèverait à 4 000 à travers le monde.



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La commission du Saint-Siège a des réunions ponctuelles sur le sujet. Elle assure dans sa lettre à l’association internationale que “le groupe de travail chargé de définir les orientations envisageait la rédaction de lignes de conduites pour gérer cette situation. Le Vatican a décidé d’intervenir mais le problème reste complexe et demande un examen attentif”.

Que dit le droit canon ?

Le droit canon ne prévoit pas de règle spécifique concernant la question, mais se limite à affirmer les obligations de célibat et de maîtrise de soi pour les prêtres. L’association et les enfants de prêtres attendent du Saint-Siège qu’il comble ce vide législatif ou règlementaire que pose cette question difficilement justifiable (Il Giornale.it, 8 novembre).

Les évêques et le cardinal

Les évêques irlandais furent les premiers à se prononcer juridiquement et publiquement sur la question. En août dernier, ils ont donné une série de pistes à suivre, insistant sur l’impératif que le prêtre, fût-ce par un discernement au cas par cas, ne “fuit pas ses propres responsabilités”. Les besoins et droits des enfants “doivent passer en premier !”, a-t-elle déclaré. Le cardinal Sean O’ Malley, membre de la commission pontificale pour la protection des mineurs depuis 2014, est allé plus loin : pour lui, “si un prêtre est père, il a l’obligation de quitter son ministère”.

L’enquête du Boston Globe

La question des enfants de prêtres a fait la une des journaux cet été aux États-Unis. Seize mois après l’enquête sur les prêtres pédophiles à Boston, Michael Rezendes, un des rédacteurs du document, a signé pour le Boston Globe une nouvelle enquête sur les femmes et sur les hommes nés de relations sexuelles illicites du clergé catholique. Dans son analyse, le Boston Globe s’appuie sur une dizaine d’affaires : il n’y a, du reste, aucune raison de penser qu’il n’y a pas eu beaucoup plus de personnes impliquées dans ce phénomène, aussi submergé et silencieux fût-il.

Les imprécisions de Michael Rezendes

Mais l’enquête de Michael Rezendes ne manque pas non plus d’imprécisions. À commencer par le fait que, malgré le vide constaté dans le Code de droit canon sur la question, la discipline de l’Église antique enseigne constamment que l’ordination d’hommes mariés exige de leur part qu’ils assument leur engagement dans la continence et que – vice-versa – le non respect de cette condition comportait ipso iure la démission de leur état clérical.


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Article traduit de l’italien pas Isabelle Cousturié

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