Devant l’Assemblée plénière des évêques de France réunie à Lourdes, Mgr Yousif Thomas Mirkis, archevêque de l’Église catholique chaldéenne à Kirkouk, en Irak, a décrit la pénible situation des chrétiens de son pays.“Cette génération, vraiment, va sauver l’Irak”, assénait ce mardi 7 novembre Mgr Mirkis, l’archevêque de Kirkouk, aux évêques de France réunis à Lourdes en leur parlant des jeunes restés dans le pays malgré la présence de l’État islamique. Son intervention a largement été reprise sur les réseaux sociaux.
Ils ont changé l’Irak en Hiroshima
LOURDES " les politiciens, les medias, et les chrétiens voila mes 3 cibles quand je viens en Europe." Mgr Mirkis pic.twitter.com/cpw47zODuM
— Samuel PRUVOT (@samuelpruvot) November 7, 2017
Assumant viser les hommes politiques, les médias, et les chrétiens, quand il se rend en Europe, il a fait pour eux un état des lieux sévère de la situation de son pays : “Daech a transformé une partie de l’Irak en Hiroshima : il y a des mines partout, même dans les poupées des enfants !”
Il a dénoncé une “maladie de haine”, qui infeste le pays depuis des décennies. Et avertit que les chrétiens irakiens ne devaient pas attraper cette maladie.
#APLourdes "Cette maladie que nous vivons vient de décennies de haine. ", déclare Mgr Mirkis #Irak
— Église Catholique (@Eglisecatho) November 7, 2017
Il a souligné à quel point les chrétiens d’Irak étaient menacés d’extinction, en partie parce que beaucoup d’entre eux fuient en Europe ou en Amérique. À ses yeux, l’immigration des chrétiens d’Orient en Occident constitue un “double malheur” pour le pays. Car c’est non seulement une fuite de capitaux et une fuite de cerveaux, mais aussi un mauvais signal pour le monde entier à long terme. Il n’y aura pas de paix durable en France et en Europe sans paix en Irak. C’est pourquoi il compte sur le soutien de l’Occident, pour l’aider à préserver la communauté chrétienne irakienne, “la plus vieille du monde”, sur ses terres ancestrales.
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L’aide de l’Occident
Mgr Mirkis a tenu, dans son discours, à saluer le soutien de la Coalition internationale contre l’État islamique, précisant que “sans lui, nous n’aurions pas pu vaincre Daech”. Il a remercié aussi les diverses associations venues au secours de son peuple dans les années terribles qu’il a traversé : “Vous ne pouvez pas imaginer combien les petits dons même un euro peuvent changer une vie et rendre l’espérance”. Et malgré la situation de son pays, il s’est montré résolument optimiste, insistant sur la faculté des jeunes à rompre le cycle de haines et de violences.
#APLourdes Mgr Mirkis Vous ne pouvez pas imaginer combien les petits dons même 1 euros peuvent changer une vie et rendre l'espérance
— Emmanuel Gougaud (@emmanuelgougaud) November 7, 2017
“Les jeunes veulent la paix”
“Souvent ce sont les anciens qui appellent à la guerre et les jeunes qui meurent… Cela est en train de changer”, a assuré l’archevêque. Il a affirmé rencontrer “beaucoup de jeunes musulmans de bonne volonté aidant les chrétiens” et a conclu : “Ces jeunes vont sauver l’Irak”.
Mgr Mirkis participera ce 9 novembre à Paris à une conférence : “Le soutien aux jeunes Irakiens et Irakiennes et à leur formation, un défi pour l’avenir de l’Irak”, au Couvent de l’annonciation (222, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris).
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