Fermée au public depuis 2003 en raison de dégradations affectant sa structure, l’église Saint-Paul de Granville (Manche), figure du patrimoine religieux de la cité corsaire, sera prochainement désaffectée et, de fait, ne sera plus considérée comme un lieu de culte.« Pour certaines personnes du quartier, cette église, c’est toute leur histoire religieuse. Mariages, deuils, baptêmes… ils y ont vécu des moments importants de leur vie », a témoigné le père Régis Rollet, curé de la paroisse Saint-Clément de Granville, auprès du quotidien régional La Manche Libre.
Les premières dégradations constatées sur l’édifice sont anciennes. Dès 1999, le monument avait subi de premières rénovations visant notamment à prémunir des risques d’effondrement du dôme ou encore à lutter contre les infiltrations d’eau fragilisant le bâti. Malgré la réalisation de ces travaux, la dégradation de l’édifice s’est poursuivie, à telle enseigne que les cloches avaient même été priées de mettre la sourdine afin d’éviter que les vibrations émises accélèrent la détérioration de l’église Saint-Paul.
Lire aussi :
La seconde vie des églises et des chapelles
Finalement, c’est la facture particulièrement salée du dernier devis, établi à plus de 10 millions d’euros, qui a fini par avoir raison de la volonté des collectivités locales et du diocèse de réhabiliter un bâtiment dont la première pierre fut posée en janvier 1894 et la construction achevée quatre ans plus tard. La question de son avenir se pose désormais. Une partie de l’église devrait disparaître après démolition et la partie conservée pourrait se muer en projet sociétal, dont la nature précise reste à définir.
En attendant, dix-neuf objets classés ou inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques doivent être déplacés, notamment dans le reste des édifices catholiques de Granville, afin de préserver le patrimoine immobilier de l’église Saint-Paul.