Si l’on ne peut pas marcher jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, pourquoi ne pas y faire une escapade, afin de s’imprégner de son extraordinaire esprit d’hospitalité ?Certains mettent des mois à atteindre Compostelle ou même des années, s’ils font le chemin par tronçon… mais pourquoi se priver d’une destination aussi passionnante lorsqu’on peut en deux heures d’avion s’offrir une visite de la ville de Saint Jacques ? Cette ville phare de la Chrétienté a tant de choses à partager !
Pour tous ceux qui n’ont pas la possibilité de s’absenter au long cours le temps d’un pèlerinage, un petit séjour à Saint Jacques de Compostelle est une pause merveilleuse. Son centre-ville classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco est un véritable livre d’histoire à travers lequel il fait bon se promener hiver comme été. Il combine architecture médiévale, style Renaissance et théâtralité baroque. Ses nombreuses maisons à arcades offrent l’ombre ou l’abri d’une météo océanique. Ses rues pavées de grandes et vieilles pierres sur lesquelles on peut marcher sans se soucier des voitures, forment un vrai labyrinthe On ne compte pas les surprises à chaque coin de rue, les terrasses sur la moindre place et les sujets d’intérêt si variés que personne ne peut s’y ennuyer.
La ville de l’apôtre Jacques
Saint Jacques, fils de Zébédé et de Salomé, frère aîné de l’apôtre Jean, était comme son frère, ou Pierre et André, pêcheur sur le lac de Thibériade. Quand les Apôtres partirent prêcher les enseignements de Jésus dans le monde, Jacques vint évangéliser l’Espagne, accompagné de Théodore et Athanase, avant de regagner Jérusalem où il mourut en martyre. Ses compagnons placent alors son corps dans une barque de pierre qui, guidée par une main divine, échoue sur les côtes galiciennes où il fut enseveli. Et c’est une pluie d’étoiles, neuf siècles plus tard qui indiqua à un ermite l’emplacement du tombeau entre 810 et 830 sous le règne d’Alphonse II, roi des Asturies, qui y voit un signe du siècle.
L’esprit d’hospitalité Saint-Jacques-de-Compostelle
Linda, guide française établie depuis vingt ans à Saint-Jacques de Compostelle, distingue trois personnages particulièrement importants pour la ville ; Alphonse II, le roi des Asturies, qui fit connaître la découverte du tombeau de Saint Jacques, l’archevêque Alphonse III de Fonseca qui fonda l’université de Saint Jacques de Compostelle en 1495 et Jean Paul II qui relança le pèlerinage en 1989 lors des 4ème journées mondiales pour la jeunesse. Elle rappelle qu’au Moyen-âge, Saint Jacques était avec Rome et Jérusalem, l’une des destinations phare de la Chrétienté et que la présence de l’université et des nombreuses congrégations religieuses a entrainé l’édification de nombreux bâtiments tout autour de la cathédrale, créant une ville toujours régie par l’esprit d’hospitalité. On se devait en effet d’offrir le gîte et le couvert à tout pèlerin qui parvenait à Saint Jacques, trois jours en été, cinq jours en hiver.
Une coquille au cœur de la place de l’Obradoiro
Commençons la visite par l’immense place de la cathédrale très justement appelée la place de l’Obradoiro, soit la place du chantier… et la façade de la cathédrale en restauration, momentanément masquée par les échafaudages, justifie bien ce nom ! Au centre, sur le sol, une coquille qui indique le kilomètre Zéro du pèlerinage. Chaque pèlerin vient y poser le pied pour bien marquer la fin de son chemin… Nombreux sont ceux qui s’assoient à côté afin de réaliser l’aboutissement de leur voyage. Si l’été on compte 2 000 pèlerins par jour qui arrivent à Saint Jacques, il en arrive toujours quotidiennement quelques dizaines au plus fort de l’hiver !
Saluer Saint Jacques
A midi et à 19h30 chaque soir, la cathédrale rassemble les pèlerins et les visiteurs pour une messe particulièrement fréquentée. Dans chaque chapelle de cette impressionnante cathédrale à l’intérieur roman, se célèbrent des messes dans toutes les langues ! Le matin à 9h, a lieu dans la chapelle del Salvador, dite aussi la chapelle des rois de France, une messe en Français, animée par une équipe de l’accueil francophone des pèlerins. Et déjà, juste derrière l’autel baroque époustouflant, une foule fait la queue pour aller donner l’accolade à la statue de Saint Jacques qui règne en majesté avant d’aller prier devant ses reliques dans la crypte.
Balade sur les toits…
Mais pour bien appréhender cette ville et ses monuments, rien de tel qu’une balade, un peu sportive sur les toits de la cathédrale. Accessible à tous sur inscription préalable, elle est un peu vertigineuse mais vaut le détour ! Là-haut, sur ce toit de pierre, on comprend que la cathédrale était une forteresse et on imagine tous les dangers … et les richesses que généraient le pèlerinage ! On repère aussi les grands monuments et leurs interconnections.
…et dans les rues
Le cœur piéton de la ville de Saint Jacques offre beaucoup d’attraits que l’on soit amateur d’architecture, d’artisanat, en particulier de cuir ou de bijoux d’argent et de jais, ou de gastronomie ! Et pour les curieux, un tour au marché le samedi matin est un vrai régal car viennent de toute la province les petits producteurs avec leurs légumes. Spécialités incontournables de Galice, les fruits de mer peuvent même se déguster sur place !
Coquille saint Jacques bien sur, mais aussi pétoncles, couteaux, pousse pied… et surtout le poulpe, qui a même ses restaurants spécialisés les « pulpérias ». Les nombreux bars à tapas de la ville sont également une manière très agréable de se restaurer car les longs comptoirs réfrigérés offrent une variété de mets très faciles à choisir, même pour celui qui ne parle pas espagnol ! De toute façon, dans cette ville, quelque soit la langue dans laquelle on s’exprime, on se fait toujours comprendre… C’est le souffle de l’esprit du chemin qui ouvre à tous cette ville et leur offre ce qu’elle a de meilleur.
Y aller
Bien sur, on peut y aller à pied… mais Saint-Jacques-de-Compostelle possède un aéroport desservi quotidiennement par Vueling, la compagnie espagnole à bas coût. Vol de 2heures au départ de Paris-Roissy à partir de 40€.
Y loger
Les hôtels sont très nombreux, mais préférez ceux en centre ville pour pouvoir profiter des rues piétonnes le soir et tôt le matin. Les deux adresses suivantes sont en plein centre, à des prix très raisonnables (entre 50 et 75€ selon le type de chambres), et chacun possède un petit jardin très agréable pour prendre un repas.
Hotel Costa vella, 17 rue de la Porte da Pena, +34 981 56 95 30, https://www.costavella.com
Hotel San Miguel, place de San Miguel dos Agros, +34 981 55 57 79 http://sanmiguelsantiago.com
Se restaurer
Attention, les horaires des repas espagnols diffèrent du reste de l’Europe… Ici, les cuisines des restaurants n’ouvrent souvent que vers 13h30.
Hospedería San Martín Pinario, l’ancien séminaire qui jouxte la cathédrale est converti en hôtel mais surtout propose dans son réfectoire des repas à des prix battant toute concurrence.
3 Place Immaculada , +34 981 56 02 82, http://www.hsanmartinpinario.com
L’hôtellerie des Rois catholiques, fondée par Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille pour servir d’auberge et d’hôpital aux pèlerins, est aujourd’hui un parador national. A défaut d’y loger, il faut pousser la porte majestueuse pour en admirer les quatre cloîtres et pourquoi pas y prendre un repas dans l’un des restaurants ou prendre un pot à la cafétéria sur la place au soleil couchant.
1 Praza do Obradoiro, , +34 98 15 82 200, http://www.parador.es/fr/paradores/parador-de-santiago-de-compostela
Se renseigner
Office de tourisme de Saint-Jacques de Compostelle, Rúa do Vilar, 63, Tel: + 34 981 555 129, http://www.santiagoturismo.com (site internet en Français)
Bureau d’accueil des pèlerins, Oficina de Acogida del Peregrino, Rua Carretas n°33, Tel : + 34 98 15 68 846 http://www.oficinadelperegrino.com
Accueil francophone des pèlerins au bureau d’accueil des pèlerins, Association Webcompostella, 7 place du ruisseau, 43290 Montfaucon en Velay, http://www.webcompostella.com