La conférence épiscopale malienne se déclare profondément “inquiète” après plusieurs attaques et actes de vandalisme commis récemment contre églises et chapelles dans le centre du pays.« Ces dernières semaines, ces derniers mois, nos églises, nos chapelles, ont été victimes de plusieurs attaques par de présumés jihadistes. (…) Nous sommes inquiets », a déclaré à l’AFP le secrétaire de la conférence épiscopale du Mali, Edmond Dembélé. La semaine dernière, dans le village de Dobara (à 800 kilomètres au nord de Bamako), des hommes armés “ont forcé la porte de l’église et y ont retiré crucifix, images et statue de la Vierge Marie, nappes d’autel”, avant de tout brûler devant l’église. Les semaines précédentes, a précisé Edmond Dembélé, d’autres églises et chapelles ont subi le même sort sous les yeux des fidèles. Et, dans la localité de Bodwal, des chrétiens ont été chassés de leur lieu de culte par des hommes armés avec ce message : “Nous allons vous tuer si nous vous voyons prier encore dans l’église”.
Une situation qui se dégrade
Ces attaques seraient le reflet d’une situation qui s’est nettement dégradée ces derniers mois dans le centre du Mali. Selon un rapport récent de l’ONG Human Rights Watch, des groupes armés islamistes ont notamment procédé à des “exécutions sommaires de civils et de militaires de l’armée malienne, à la destruction d’écoles et au recrutement forcé d’enfants soldats”. Malgré une intervention militaire internationale qui se poursuit encore actuellement sur le territoire, pour les chassés des différentes régions, des zones entières échappent encore au contrôle des forces armées.
Le Mali étant un pays laïc, le gouvernement “prend toutes les mesures pour assurer la sécurité des lieux de culte”, a assuré un responsable du gouvernorat de Mopti, dans le centre du pays. L’Église malienne s’apprête à fêter le 130e anniversaire de son évangélisation. En septembre dernier, elle a accueilli son premier cardinal, Jean Zerbo, l’archevêque de Bamako, créé par le pape François le 28 juin dernier. Autorités administratives, politiques et religieuses de toutes confessions ainsi que des milliers de chrétiens, se sont déplacés de tout le Mali et des pays voisins pour l’honorer en grande pompe.