Avec leur site « arretonslacasse.com », les Associations familiales catholiques (AFC) entendent détailler, en faits et en chiffres, les conséquences économiques et sociales des divorces en France.C’est un site internet en forme de manifeste : non, à l’heure de la procédure « accélérée et simplifiée », le divorce n’est pas devenu un acte anodin. Selon les Associations familiales catholiques (AFC), il a des conséquences sur toute la société, sur l’équilibre des personnes et sur leur bien être, aussi bien affectif que matériel.
Une précarité bien réelle
“arretonslacasse.com” tente d’évaluer la note. Et elle est salée. Car si un divorce est avant tout un drame pour la famille qu’il concerne, il a aussi un coût économique. En moyenne, selon l’Insee, une femme perd ainsi 20% de son pouvoir d’achat après un divorce fait ainsi valoir l’association familiale. Autres chiffres mis en avant par ce site, ceux du magazine Alternatives économiques qui estimait en 2008 qu’un tiers des familles monoparentales étaient « pauvres », contre 4,7% pour les familles restées unies par le mariage. Les AFC souligne ainsi la précarité qui s’installe dans les foyers après un divorce.
Mais l’association rappelle que ce sont surtout les enfants qui trinquent. Ils sont statistiquement plus susceptibles que les autres d’abandonner l’école tôt. Ainsi, les AFC rapporte qu’une étude de l’université de Louvain estime que 45% des enfants de parents unis obtiennent un diplôme d’études supérieures contre seulement 22% des enfants de divorcés. Sur le plan affectif, les enfants de divorcés sont 48% à affirmer que la séparation a perturbé leur vie amoureuse et la moitié d’entre eux a dû faire un « choix affectif entre ses deux parents » (enquête de l’Union des familles en Europe, 2011).
Combattre le divorce
« Il ne s’agit pas avec cette campagne de remettre en cause le droit au divorce ou de parler de morale », assure Aude Ducros, responsable de la communication des AFC. « Notre argumentation, chiffrée, démontre que le divorce fait du mal aux personnes et à la société, et qu’il devrait par conséquent être combattu par les autorités ». Pour le faire, le site propose une série de mesures, et appelle les internautes à voter pour elles. On y trouve par exemple une préparation au mariage civil, une hotline gratuite pour les couples en difficulté ou l’interdiction des publicités faisant la promotion de l’infidélité.
Sur ce point les AFC trouvent en effet « inadmissible » que de jeunes mariés puissent, en sortant de l’Hôtel de Ville où ils se sont promis fidélité et assistance, tomber sur une publicité qui promeut l’infidélité. Selon elle, cela constitue un délit au regard de l’engagement qu’ils viennent de prendre (article 212 du Code civil). Pour l’association, il y a urgence : les séparations concernent environ 250 000 personnes par an, et chaque année 50 000 enfants sont partagés entre deux foyers. Le nombre de divorce a augmenté de 63% entre 1993 et 2011. « Et pourtant, constate Aude Ducros, 70% des Français souhaitent un mariage fidèle et durable ».