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Ils passent leur vie ensemble, et décèdent à quelques heures d’intervalle

OLD COUPLE HAND IN HAND
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Fanny Leroux - publié le 25/09/17
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Jean et George Spear se sont rencontrés et mariés pendant la seconde guerre mondiale, au sud de Londres. Après plus de 75 ans passés ensemble, ils se sont éteints à quelques heures d’intervalle la semaine dernière. Retour sur une belle histoire et le secret de leur longévité conjugale…Vendredi 15 septembre à 4h30, à l’âge de 94 ans, Jean Spear est décédée dans une chambre de l’hôpital de Queensway Carleton, à Ottawa, au Canada. A quelques mètres de là, dans un service voisin, son époux a rendu son dernier souffle à peine quelques heures plus tard, à 9h45. Jean avait été hospitalisée le mardi après-midi pour une pneumopathie et les époux avaient encore pu se parler le mercredi par téléphone, avant que George ne tombe lui-même dans un sommeil profond le jeudi et ne soit hospitalisé à son tour. Le personnel avait entamé les procédures afin de leur obtenir une chambre commune, mais le couple a tiré sa révérence avant que cela ne puisse se faire…

Le secret d’une longévité conjugale

Lors de leur 72ème anniversaire de mariage célébré il y a 3 ans, Jean se confiait au journal local le Kitchissippi Times: “Nous avons beaucoup d’histoires à raconter, mais la plus importante, c’est que nous sommes toujours ici, toujours ensemble.”  Elle rajoute, pour dévoiler le “secret” de bonheur et longévité de leur couple : “J’y ai réfléchi pendant longtemps. Je me suis rendue compte quand nous nous sommes rencontrés qu’on était bien ensemble. Quand nous nous sommes mariés, nous pensions être au paradis. Durant toute notre vie,  les hauts et les bas, nous savons qu’ensemble, nous sommes bien. Nous le reconnaissons et n’avons jamais cessé de le reconnaître”.


Une histoire d’amour malgré la guerre

Tout avait commencé un soir en 1941 à Londres, lors d’un bal. Le jeune Canadien, sergent dans l’ingénierie militaire royale, remarqua tout de suite Jean, assise dans une belle robe rouge : “Je l’ai vue et ça y est, je ne l’ai plus jamais perdue de vue”. Quand il raconte leur histoire à l’Ottawa Citizen , George se rappelle du moment où il l’a invitée à danser : “Elle a regardé mes bottes de l’armée et dit : “je ne sais pas si nous y arriverons ou pas, avec ces péniches que tu portes”. Ce furent nos présentations. Je lui ai dit “Essayons”. Et c’est ce qu’on a fait. ”


Jean avait 18 ans, ses rêves de journalisme s’étaient envolés alors que les bureaux du journal pour lequel elle travaillait à Londres avaient été bombardés. Femme pompier et travaillant ensuite dans la protection contre les raids aériens, elle rapportait elle-même de cette danse avec George : “Son rythme était parfait. Et nous n’avons plus dansé avec personne d’autre de la soirée”

Elle l’a épousé peu après leur rencontre, en 1942.Deux ans plus tard, il réussit à la faire rapatrier secrètement au Canada sans qu’elle ne puisse dire au revoir à sa famille : lorsqu’elle reçut l’appel pour son embarquement, et compte tenu du statut confidentiel des activités de son époux au sein de l’armée, il avait fallu qu’elle se tienne prête à partir dans l’heure qui suivait. Arrivée au Canada, elle se lança dans la fondation de la première association d’épouses de guerre et dans l’aide des victimes de bombardements Londoniens.

Un respect fort l’un pour l’autre

Ces actions, toute sa vie durant, ont valu à Jean d’être décorée de l’Ordre de l’Empire Britannique par la Reine Elizabeth II en 2006, puis le couple fut invité en  2011 à la réception privée donnée par le Duc et la Duchesse de Cambridge, Kate Middleton, à Ottawa à l’occasion de leur tournée Royale. Lors de cette rencontre, George montra à la Duchesse une photo de lui et sa femme prise peu après leur rencontre en 1942, qu’il gardait dans son béret de soldat, en précisant qu’il l’avait gardée toute la guerre avec lui et ne s’en n’était plus jamais séparé depuis.


De leur union sont nés deux enfants, Heather et Ian. Ceux-ci disent de leurs parents qu’ils se complémentaient et que leur mort défie “toute sorte de logique”. Leur fils ajoute, toujours dans l’Ottawa Citizen, “Il y avait un respect mutuel pour leurs intérêts respectifs. Chacun reconnaissait que l’autre avait besoin de ces intérêts pour être heureux”.

Un respect et un amour qui les ont menés jusqu’à rendre leur dernier souffle à quelques mètres l’un de l’autre, à seulement quelques heures d’intervalle, après leurs 75 ans de mariage célébrés le 22 août 2017, jusqu’à ce que la mort les sépare.

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