Lumière sur le nesting, un énième concept dans l’air du temps, qui cache malgré tout beaucoup de bon sens ! Alors, profiter de son week-end à la maison, bonne ou mauvaise idée ? Décryptage…C’est la dernière mode de baptiser avec des mots anglais “les choses qui ont toujours existé” pour qu’elles deviennent des tendances. C’est ce qui arrive avec le nesting, qu’on pourrait traduire littéralement par nidification, un mot cool utilisé pour décrire l’habitude de “ne pas sortir de chez soi le week-end”. La sieste est également dans l’air du temps, tout comme la cuisine maison, le jardinage, la couture…
Le nesting, ou le plaisir de rester chez soi
En réalité, le nesting est le même concept que le hygge danois : il s’agit de “redécouvrir” son foyer, de s’y sentir bien, de “perdre son temps” à se reposer et à se détendre sans rien faire de particulier. À bien y regarder, il semble que cette tendance soit un effet boomerang des années 80 et 90, où la tendance sociétale était plutôt de sortir s’amuser.
Ce type de tendances montre qu’au fond, dans une société stressée et détachée comme la nôtre, il existe une aspiration à “prendre racine”, à trouver un foyer dans lequel on veut rentrer. La science nous vient de nouveau en aide : selon une étude publiée par le British Journal of Occupational, de toutes les thérapies occupationnelles qui visent à combattre la dépression, celle qui fonctionne le mieux est… la pâtisserie !
Dans un récent article sur le nesting, publié par le quotidien espagnol El País, le docteur Vicente Saavedra, de la clinique de médecine intégrale de Barcelone, explique que le corps humain, les cellules et les organes “ont besoin de repos pour se régénérer”. Il est donc vital de baisser notre rythme de vie le week-end pour récupérer par exemple les heures de sommeil perdues durant la semaine. Savez-vous pour quelle raison ? Quand notre corps est stressé, il sécrète une hormone, le cortisol, qui nuit gravement à notre santé si elle est produite trop longtemps. Cette hormone peut causer de l’acidité constante dans l’estomac, affaiblir les défenses, faire grossir, provoquer de l’hypertension, et à long terme, être la cause d’ostéoporose.
Il est démontré que faire des activités à la maison pour le plaisir réduit le niveau de cortisol. C’est pourquoi il n’est pas insensé de dire que faire la sieste, coudre, jardiner ou faire des gâteaux est très bénéfique pour la santé !
La meilleure école du bonheur et de la vie, c’est la vie à la maison
Se reposer chez soi est important, non seulement pour reprendre des forces et évacuer le stress, mais aussi pour passer un moment privilégié avec son conjoint et ses enfants, et renforcer son lien avec eux. María José Roldán, spécialiste en éducation spécialisée, explique : “La famille est la meilleure école qui puisse exister, et c’est celle qui a le plus de poids dans l’éducation et le développement des enfants. Votre manière d’aimer est ce que vos enfants apprendront dès leur plus jeune âge. Les enfants ont la capacité de percevoir les détails les plus infimes, même ceux que les adultes ignorent”.
“Le monde émotionnel et les sentiments sont une priorité de l’être humain”
“L’environnement quotidien au travail nous amène très souvent à négliger ce que nous chérissons le plus. Passer du temps avec ceux que l’on aime est l’un des meilleurs signes de qualité de vie et de bonheur” ajoute-t- elle.
Le foyer est un lieu sûr, et il est la référence dont nous avons besoin dans la vie pour bien commencer notre développement personnel et familial. La psychologue souligne l’importance des certitudes affectives. La maison est une certitude affective, et si les conditions sont favorables, elle peut même devenir le moyen idéal pour vivre avec nos affects les plus, importants, comme la famille. Il suffit de penser par exemple aux grands problèmes affectifs que vivent les personnes qui n’ont pas de toit et qui vivent dans la pauvreté extrême.
Alors oui… Vive le nesting, le hygge ou quel que soit le nom qu’on lui donne ! Profitez à fond de votre week-end à la maison !
Article écrit en collaboration avec Javier Fiz Pérez, psychologue et professeur en psychologie à l’université européenne de Rome, délégué au développement scientifique international et responsable du département de développement scientifique à l’Institut européen de psychologie positive (IEPP).