La branche belge des Frères de la Charité avait approuvé en mars dernier un texte rendant possible l’euthanasie. Elle avait été rappelé à l’ordre par son supérieur général et par le Saint-Siège.Les menaces du Vatican à l’encontre de la branche belge des Frères de la Charité n’ont rien changé. La congrégation maintient sa décision, prise en mars dernier, d’autoriser la pratique de l’euthanasie au sein de la quinzaine d’établissements psychiatriques placés sous sa responsabilité, a indiqué mardi, lors d’une conférence de presse, Raf De Rycke, le président du provincialat des Frères de la Charité (ASBL). Selon lui, « cet avis est né de [leur] souci d’administrer le meilleur soin possible au patient. » Le conseil d’administration insiste également sur le fait que cette vision est, selon elle, « conforme à la doctrine de l’Église catholique ».
Le Saint-Siège ne partage pas cet avis. Le 11 août dernier, le Pape les a alors menacés de leur retirer leur identité catholique. Le 14 août, le frère René Stockman, supérieur général des Frères de la Charité a enfoncé le clou dans un entretien accordé au quotidien catholique italien Avvenire. Soutenu par le Vatican, il s’était alors expliqué sur sa fermeté à l’égard des hôpitaux émanant de la congrégation et qui pratiqueraient des euthanasies, affirmant que la congrégation devait respecter un certain nombre de points et que les « compromis » étaient impossibles.
Un dénouement dans la semaine du 25 septembre
La branche belge des Frères de la Charité affirme, cette fois-ci, avoir tenté de trouver une solution afin de mettre fin à la crise mais sans succès jusqu’à présent. « Nous soulignons que le nouveau texte maintient l’idée selon laquelle la vie mérite d’être défendue et que nous n’adhérons pas purement et simplement à l’argument d’autonomie », ajoute Raf De Rycke. La congrégation demeure cependant ouverte au dialogue et à la concertation, d’après ses dires. Selon Axel Liégeois, en charge de l’éthique, la protection de la vie demeure une valeur fondamentale mais plus absolue. Les Frères affirment néanmoins faire preuve de prudence.
« Il est de notre devoir d’accompagner et d’aider les personnes qui souffrent », affirme Raf De Rycke. « Nous devons tout mettre en oeuvre afin d’éviter que l’on n’ait recours à l’euthanasie, mais il existe des cas exceptionnels où l’on se trouve dans une situation sans issue. Je pense alors que l’on peut franchir ce pas et que cela cadre avec les valeurs chrétiennes », affirme le président de l’ASBL. Le frère Stockman va maintenant se tourner vers Rome pour savoir quelles mesures prendre. « Cela se fera dans la semaine du 25 septembre », indique le supérieur général.